Syndicats et patronat s'écharpent à propos de la rémunération du patron de PSA Peugeot-Citroën. En 2015, Carlos Tavares a reçu 5,24 millions euros de salaire, soit le double de ce qu'il avait gagné en 2014. Le groupe automobile assume, estimant que son patron est récompensé pour le redressement spectaculaire de la marque l'année dernière. La CGT rappelle que cela fait 14.500 euros par jour, dimanche compris, quant à la CFDT, elle estime que ce salaire n'est "pas légitime".
Cette rémunération fait grand bruit et réagir jusqu'au gouvernement, actionnaire à 14%. "Ce salaire est dommageable", a affirmé le ministre des Finances Michel Sapin. Mardi 30 mars, à l’occasion d’une remise de diplômes à des restaurateurs, RTL a pu interroger Emmanuel Macron, ministre de l’Économie. "Nous avons 14% mais être actionnaire d’une entreprise, ce n’est pas micro-manager la rémunération de ses dirigeants, affirme le ministre. Nous ne pouvons pas l’empêcher. C’est normal parce que nous n’avons pas la majorité du capital, que d’un point de vue politique et éthique, je considère que cette rémunération est trop élevée. Je considère en tant qu’administrateur qu’elle ne correspond pas à notre doctrine, c’est pourquoi nous avons voté contre".
Je veux avoir les meilleurs talents à la tête de l’industrie française, et cela passe aussi par là.
Emmanuel Macron, ministre de l'Économie
Toutefois, Emmanuel Macron nuance ses propos : "Je vous dis qu’étant en charge de la politique industrielle et de l’État actionnaire, je veux avoir les meilleurs talents à la tête de l’industrie française, et cela passe aussi par là. C’est une réponse un peu plus compliquée que blanc ou noir, mais c’est la vérité des choses en tout cas telle que je la vois de ma fenêtre".
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