Législatives 2024 : les dessous du divorce entre Marion Maréchal et Éric Zemmour

La fronde de Marion Maréchal, accompagnée de plusieurs cadres du parti zemmouristes, ne passe pas pour le leader du parti Reconquête. Alors que les relations entre la nièce de Marine Le Pen et Éric Zemmour étaient déjà tendues, la campagne pour les Européennes n'a pas arrangé la communication, jusqu'à la rompre complètement.

"C'était juste à feu à sang !", raconte Tugdual Denis, directeur de la rédaction de Valeurs Actuelles. Depuis plusieurs semaines, Marion Maréchal et Éric Zemmour ne se parlaient et ne s'écrivaient plus. "Ensuite, à la soirée électorale de Reconquête, [Marion Maréchal] attend dans une voiture à l'extérieur de la salle qu'Éric Zemmour termine son propos pour être sûre de même pas le croiser, lui parler."

Tugdual Denis explique qu'une fois sur l'estrade, Marion Maréchal annonce, à la surprise générale et surtout celle d'Éric Zemmour, qu'elle a décidé d'appeler Marine Le Pen dès le lendemain afin de lui proposer un rassemblement entre leur deux partis. "Éric Zemmour, derrière elle, fait une énorme grimace devant les caméras pour bien montrer sa désapprobation, voir son dégoût", commente le directeur de la rédaction.

"Trop extrêmes pour nous"

Au lendemain de la soirée électorale, Marion Maréchal se rend comme annoncé auprès de Marine Le Pen et Jordan Bardella, pour discuter d'un accord électoral et surtout négocier une circonscription ou une investiture pour Éric Zemmour. Marine Le Pen et Jordan Bardella refusent catégoriquement de donner quoi que ce soit au président de Reconquête.

"Il y a eu le fait que trois jours avant le scrutin, Éric Zemmour dise 'Bardella, c'est une mode bidon'... Ils n'en pouvaient plus de lui et de Sarah Knafo", analyse Tugdual Denis. "Tactiquement, le fait de faire venir Marion Maréchal au siège du Rassemblement National, Marine Le Pen et Jordan Bardella étaient sûrement très contents d'enfoncer un coin, si besoin était encore, entre Marion Maréchal et les zemmouriens."

Lors de la rencontre, Marion Maréchal aurait négocié 58 circonscriptions, dont une dizaine gagnable, afin de montrer à Éric Zemmour que leur parti pouvait encore tenir. Ce dernier est toutefois injoignable et un coup de fil de Jordan Bardella achève un peu plus la députée européenne : "Reconquête, vous êtes vraiment trop extrêmes pour nous", lui aurait même dit son homologue RN au Parlement européen

"Finalement, elle claque la porte et se sépare déjà symboliquement de Reconquête à ce moment-là", conclut le directeur de la rédaction de Valeurs Actuelles. "Bien malin, le Rassemblement National rouvre les canaux de négociation et obtient ce qu'il voulait in fine, c'est-à-dire une Marion Maréchal qui quitte Reconquête, un peu la mort de Reconquête, et donc quelques places..."