Hors de question que le Parti socialiste "décide pour les militants" du Parti radical de gauche. Jointe par RTL.fr, Sylvia Pinel compte bien mener la danse à six mois de l'élection présidentielle. L'objectif de l'ancienne ministre de l'Artisanat et du Logement est de se rendre, avec son parti, indispensables pour le Parti socialiste. En fonction des résultats de la primaire de la gauche, le PRG pourrait même envisager la possibilité de présenter un candidat à l'élection présidentielle.
L'arrivée de Sylvia Pinel au gouvernement était stratégique pour François Hollande, qui souhaitait renouer avec le Parti radical de gauche, comme le soulignait Le Monde en février dernier. En succédant à Cécile Duflot au ministère du Logement, elle a alors la lourde tâche de mettre en place l'encadrement des loyers.
Après de longs mois d'hésitation, le Parti socialiste a décidé d'organiser sa primaire, appelée la Belle Alliance Populaire, les 22 et 29 janvier prochains. Le premier secrétaire du parti, Jean-Christophe Cambadélis, expliquait vouloir "refuser la fragmentation à gauche et chez les écologistes et la division (...) Le Parti socialiste refuse de faire l'impasse sur l'élection présidentielle au prétexte d'une hypothétique recomposition à sa suite".
L'annonce n'a pas plu à Sylvia Pinel. Contactée par RTL.fr, elle explique avoir "suspendu la participation du Parti radical de gauche à la primaire au motif qu'il n'a pas été consulté au préalable". Et d'ajouter : "Je ne peux pas accepter que Jean-Christophe Cambadélis décide pour les militants". La présidente du Parti radical de gauche a également partagé son mécontentement sur les réseaux sociaux, en tweetant : "Les radicaux ont toujours été favorables aux primaires de la gauche. Mais pas à un simulacre ou à une parodie de primaires.".
Le PRG souhaite rappeler qu'il est un allié indispensable à la gauche et plus précisément au Parti socialiste en vue de l'élection. Olivier Dartigolles, le porte-parole du PCF, a fustigé le premier secrétaire de la majorité : "Péremptoire Jean-Christophe Cambadélis dans Libération, laissant croire qu'il a dans ses mains l'avenir de la gauche ? Aucune humilité et analyse du réel".
Sylvia Pinel compte bien faire entendre la voix de ses militants à l'occasion du congrès du parti, qui se tiendra du 2 au 4 septembre à La Rochelle. "Ils fixeront la ligne politique pour la présidentielle et étudieront les pistes proposées. Aux militants d'en débattre. Quelles sont les modalités de cette primaire ? Une clarification est nécessaire de la part du Parti socialiste. Je veux que l'on m'explique clairement comment ils voient l'organisation de cette primaire", ajoute-t-elle.
La situation ne semble pas encore se décanter : l'ancienne ministre a boycotté la première assemblée générale de la primaire de la gauche le 2 juillet dernier, comme le rappelle Le Point. "Initialement destinée à rassembler la gauche progressiste, à dépasser les partis au sein d'une structure dont les différentes composantes étaient co-décisionnaires et largement ouverte à la société civile, la Belle Alliance Populaire ne peut devenir un simple mouvement satellite du Parti socialiste", indiquait le PRG dans un communiqué.
La cheffe de file du Parti radical de gauche laissera donc ses militants trancher sur la question. Ils seront d'ailleurs sollicités sur un autre sujet : la présidence du parti. La tâche de sa succession pourrait s'annoncer plus délicate que prévu pour l'ancienne ministre. Lors du dernier "mini-remaniement", Jean-Michel Baylet a intégré le gouvernement en tant que ministre de l'Aménagement du territoire, Ruralité et Collectivités locales.
Le président du Parti radical de gauche depuis 1996 a ainsi laissé la tête du mouvement à Sylvia Pinel. "Un jeu de chaises musicales" qui a été "mal vécu en interne", souligne L'Opinion. Sylvia Pinel devra affronter Guilhem Porcheron. Ce dernier "n’a jamais eu de mandat local ou national. Après des études à Sup de Co Paris, ce Versaillais d’origine a travaillé dans la finance avant de diriger la station de Tigne et l’enseigne Jardiland", détaille France 3.
Ce candidat surprise se distingue de sa concurrente par sa position tranchée sur François Hollande, dont il critique le bilan. "Il plaide pour une autonomie vis-vis du Parti socialiste", ajoute le site. La gestion de la bataille pour la primaire de la gauche de gouvernement pourrait donc avoir une résonance toute particulière lors de l'élection du nouveau président du Parti radical de gauche.
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