"Après mûre réflexion et nombre de consultations depuis plusieurs mois, j'ai décidé de ne pas être candidat". L'annonce a douché les espoirs d'Europe Écologie Les Verts, qui misait ouvertement sur une candidature de Nicolas Hulot à la prochaine élection présidentielle. Il n'en est rien, à dix mois du prochain scrutin national, l'ancien animateur a décidé de jeter l'éponge avant même de s'être officiellement lancé dans la campagne. "Conscient de l’attente et de l’espoir que certains ont placés en moi, je ne pouvais écarter d’un revers de main cette hypothèse. Mais l'honnêteté m'oblige à ne pas nourrir plus longtemps une attente que je ne pourrai satisfaire (...) Je ne peux pas endosser l’habit de l'homme providentiel et présidentiel. Je ne me sens ni suffisamment armé, ni suffisamment aguerri pour cela", a-t-il écrit sur son compte Facebook.
Chez Europe Ecologie Les Verts, la déception est grande. Très grande même tant il portait une candidature extrêmement large de l'écologie politique. Le député européen Yannick Jadot évoque même "une situation très compliquée" avec la décision de Nicolas Hulot. Dans la foulée, EELV a annoncé son intention d'organiser une primaire ouverte aux candidatures de la société civile. Une décision qui pourrait aggraver les tensions d'un parti dont les membres se déchirent, provoquant même la disparition du groupe à l'Assemblée nationale.
Après des années de divisions internes, EELV est aujourd'hui en friche et aucun candidat ne semble faire l'unanimité en vue de l'élection présidentielle de 2017. Emmanuelle Cosse et Jean-Vincent Placé sont entrés au gouvernement lors du dernier remaniement, rompant ainsi tous les liens avec le parti, alors que Barbara Pompili et François de Rugy, qui a notamment annoncé sa candidature à la primaire de la gauche, ont quitté le navire de leur plein gré.
Un nom revient cependant avec insistance dans les rangs écologistes : Cécile Duflot. Pourtant, l'ancienne ministre du Logement et co-présidente du groupe à l'Assemblée nationale ne fait guère l'unanimité dans son propre parti. Une candidature de cette dernière est décriée par une large frange. Pourtant, celle qui a dit qu'elle soutiendrait une éventuelle candidature de Nicolas Hulot semble aujourd'hui avoir le champ libre pour assouvir ces ambitions politiques.
Mais Cécile Duflot devra donc passer par la case primaire, comme le souhaitaient différents représentants écologistes comme la députée européenne Karima Delli : "Après le retrait de Nicolas Hulot, plus que jamais une primaire des écolos s'impose", avait-elle posté sur Twitter. Mais alors, quel membre d'EELV pourrait se lancer dans cette course ?
Sur BFMTV, Noël Mamère, candidat des Verts en 2002, a d'ores et déjà mis fin au suspens en affirmant qu'il ne serait pas candidat une seconde fois malgré les 5,25% des voix enregistrées il y a 14 ans. "Pour moi, Nicolas Hulot était le seul à pouvoir déborder le strict périmètre de l’écologie, et donc de rassembler au-delà de l’écologie (…) Je pense que j’aurais pu le faire mais je considère que les conditions sont très aléatoires, que l’espace est très étroit, même pour un candidat comme moi qui peut dépasser l’écologie", a-t-il déclaré avant d'affirmer qu'il n'avait plus la même envie que dans le passé et qu'une campagne "très violente" était à prévoir.
Certains noms pourraient dès lors trouver un écho particulier dans les prochaines semaines. C'est le cas de l'Eurodéputé Yannick Jadot qui, dans une interview à Presse Océan, se déclare prêt à se lancer : "J'avais dit que si Nicolas n'y allait pas, j’envisagerais de proposer ma candidature pour porter la parole écologique dans la campagne présidentielle, y compris pour défendre le projet européen, qui est très malmené à l’heure actuelle", a-t-il déclaré. Celui-ci pourrait être rejoint par la députée européenne Michèle Rivasi ou encore le porte-parole d'Europe Écologie Les Verts, Julien Bayou.