Pour la première fois, un institut de sondage donne Jean-Luc Mélenchon devant François Hollande à l'élection présidentielle de 2017. Un coup de tonnerre ? Attention, ce n'est qu'un sondage. Dans les précédentes enquêtes, ils étaient déjà à touche-touche. D'ailleurs dans ce sondage BVA, en fonction des hypothèses, le co-fondateur du Parti de gauche est soit devant le chef de l'État d'un point seulement, soit à égalité. On est donc dans la marge d'erreur.
Mais indéniablement, il y a d'abord un effet manif'. Jean-Luc Mélenchon bénéficie de la mobilisation sociale contre la loi El Khomri. Une partie de la gauche n'aime pas du tout l'attitude de fermeté du gouvernement, "l'absence de dialogue". Imaginez le résultat du sondage s'il avait été réalisé après la décision d'envisager d'interdire les manifestations. Pour cette gauche, tout ça est dur à avaler. Voilà pourquoi cela se traduit par un frémissement pour Mélenchon.
Ce qui est amusant c'est qu'il y a quinze jours, en "off", Jean-Luc Mélenchon pariait sur un croisement des courbes. Il disait : "Quand tout le monde va comprendre que François Hollande n'est pas qualifiable, vous verrez que les courbes vont se croiser". Justement, l'autre élément à prendre en compte c'est bien sûr la faiblesse du Président sortant qui poursuit sa dégringolade au fil des sondages.
Plus qu'un désaveu, c'est une humiliation pour François Hollande. Comme si Hollande avait engendré Mélenchon. Mélenchon, la créature de l'homme du discours du Bourget, de la taxe à 75% et de la finance, "ennemie" du candidat Hollande. Une créature qui lui revient en pleine figure aujourd'hui. Tout ça met bien sûr en évidence le constat d'une rupture entre deux gauches qui désormais pèsent à peu près la même chose.
C'est un sujet important pour les électeurs de gauche, parce que si l'on en reste à 14% pour Jean Luc Mélenchon et 14% pour François Hollande, ou même 16% et 12%, le résultat c'est que la gauche est éliminée.
Jean-Luc Mélenchon favori à gauche ! On ne s'emballe pas, parce que l'offre politique n'est pas terminée. Même si ça montre que Jean Luc Mélenchon, dont on disait qu'il était déprimé, fini, dépassé, il donne envie à une certaine gauche d'être représentée. Une gauche qui veut absolument un candidat face à Hollande. Comme il a été assez habile pour déposer sa carte avant les autres et exclure toute participation à une primaire, c'est lui qui empoche la mise avant les autres.
Mais attention, il peut y avoir d'autres mises. Quid de Montebourg ? Quid de Hulot ? Quid d'une candidature écolo ou même communiste ? Vous le voyez, les jeux ne sont pas faits.
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