C'est un constat plutôt accablant que fait la Cour des comptes sur la gestion de la ville de Levallois-Perret. Dans son rapport annuel publié ce mercredi 8 février, l'institution pointe du doigt un "système peu transparent, générateur d'irrégularités et de dérives". La ville dirigée par Patrick Balkany fait même l'objet d'un chapitre entier dans ce rapport. Levallois-Perret n'a cependant pas été ciblée par hasard. La synthèse de la Cour des comptes se base "sur de précédents rapports réalisés en 2015 et 2016 par la Chambre régionale des comptes", explique à RTL.fr un magistrat de la chambre.
Ces contrôles portaient sur la gestion de la commune et plusieurs de ces structures satellites comme le Levallois Sporting Club, la Société d'économie mixte d'aménagement, de rénovation et d'équipement de Levallois-Perret (Semalrep), sa filiale de promotion immobilière la SCRIM et la SARL Levaparc. "Ce qui est publié ce mercredi 8 février est le résultat de tous ces travaux, poursuit le magistrat. Si nous avons autant contrôlé la ville, c'est parce qu'il y avait cette nébuleuse". Les différentes affaires judiciaires dans lesquelles ont été impliqués les époux Balkany ne sont pas non plus étrangères à la surveillance accrue de la Chambre régionale des comptes. "Il y a toujours une situation à risque sur cette collectivité", affirme le magistrat.
Dans le rapport publié ce mercredi 8 février, les magistrats font d'abord état de la dette importante accumulée par la commune. Alors qu'elle se situait à 287 millions d'euros en 2007, elle a atteint le niveau record de 785 millions d'euros fin 2009, avant de redescendre à 488 millions fin 2015, ce qui représente 7.500 euros par habitant, un chiffre 4 fois supérieur à la moyenne nationale.
La Cour des comptes soupçonne également la Ville de déguiser en fausses associations des services municipaux. "Levallois communication", "Levallois découvertes" ou encore "Levallois information" : toutes désignent des associations qui rendent des services à la population et dont les moyens "proviennent pour l'essentiel de subventions communales". Ces trois organismes dirigés par des élus municipaux sont d'ailleurs domiciliées à la mairie de Levallois-Perret et n'ont pas "d'adhérents issus de la localité hormis les quelques membres de leurs conseils d'administrations respectifs", peut-on lire dans le rapport.