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L'Écola nationale d'administration
Crédit : Sipa
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Bruno Lemaire a proposé de supprimer l’École nationale de l'administration (ENA), dont il est lui-même issu. Et il a raison, en tout cas, de poser la question. Ça fait 40 ans qu'on parle de la suppression de l'ENA, il aurait au moins fallu la "réformer" en profondeur. L'ENA c'est une école d'excellence, c'est une école de mérite, c'est une école qui a apporté la démocratisation dans la fonction publique. Mais cette école aujourd'hui elle sent la poussière. Un ancien énarque, patron d'une entreprise internationale me disait hier : "Le drame de l'ENA, c'est que ce n'est pas une école internationale, elle n'a pas la culture du monde".
Alors que toutes les écoles, Sciences Po, HEC, et même les universités se sont ouvertes sur le monde, l'ENA est restée terriblement franco-française. Jeudi 1er septembre sur notre antenne, Jean-Pierre Raffarin expliquait que le problème c'est que l'ENA est une excellente école pour la diplomatie et l’administration mais pas forcément pour la politique. Pas pour la politique c'est sûr, et pas pour l'entreprise non plus.
Et pourtant il n'est pas faux de dire que l'ENA entraîne une forme d'entente, de complicité voire de connivence entre la haute administration, la politique et les grandes entreprises. Il faut voir la liste de tous ces énarques parachutés à la tête des grandes entreprises publiques qui ont échoué. On pourrait citer le Crédit Lyonnais, France Telecom, Alstom, Vivendi, parce qu'ils n'ont aucune idée de ce qu'est le monde de l'entreprise. Le monde de la Haute Administration ne connait rien par exemple au management moderne, aux techniques numériques… (qui n'est pas le monde de demain, mais d'aujourd'hui…).
Vous pouvez former des élites, mais si elles ne sont pas adaptées à leur temps, si elles sont déconnectées, ça ne sert plus à rien. C'est Philippe De Villiers qui disait que l'ENA c'était "la seule école où l'on savait moins de choses en sortant qu'en y entrant". Pourtant le pouvoir politique regorge d'énarques.
On en a l'exemple à l'Élysée avec la fameuse Promotion Voltaire, la promotion de François Hollande, Ségolène Royal, Michel Sapin, Jean Pierre Jouyet le secrétaire général de l'Élysée. Sans compter les conseillers, ce n'est pas nouveau de trouver des énarques aux plus hauts postes du pouvoir. Mais attention, le problème ce n'est pas les énarques, ils sont loin d'être idiots. Le problème c'est : comment peut-on réformer la France quand on n'a qu'un seul modèle: la haute administration, et la sécurité de l'emploi à vie ?
Une mention spéciale à Martine Aubry pour l'économie de ses tacles à l'égard d'Emmanuel Macron. Elle avait commencé par dire "Macron, ras le bol !", elle termine en disant "Macron : enfin !" Une utilisation des mots chez Martine Aubry proportionnelle à son estime pour l'ancien ministre.
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