Emmanuel Macron tente de tenir la corde par les deux bouts : après les premiers de cordées, les derniers de cordées. Parce qu'il était urgent de commencer à répondre à l'accusation de "Président des riches".
Parce que même s'il y a eu un certain nombre de mesures sociales au cours de la première année du quinquennat (comme le dédoublement de classes de CP, la revalorisation du minimum vieillesse ou de l'allocation adulte handicapé, ou encore le reste à charge zéro pour les lunettes et pour les dents), elles ont été noyées sous les ordonnances de la loi Travail, sous la baisse de l'APL, la réforme l'ISF ou la flat-tax.
Sans compter que le sujet de la pauvreté a fait l'objet d'une communication un peu hasardeuse. On se souvient de la vidéo "du pognon de dingue", alors c'était pour dire que les prestations et autre minimas n'étaient pas efficaces. Mais ce n'était pas du meilleur effet.
Et pour couronner le tout, le plan a été reporté deux fois. La deuxième fois, l'excuse du Mondial de foot en a refroidi plus d'un. Donc vous voyez, tout au long de la première année de son mandat, le Président a laissé penser que les "pauvres" n'étaient pas dans son radar.
On a beaucoup parlé du "tournant social" du quinquennat. C'est le cas dans les mots et dans l'intention. C'était d’ailleurs un bon discours. C'était un discours dit de manière assez humble, avec juste ce qu'il faut d’empathie, et sans donner de leçons.
Si l'on en juge par ce que disent les acteurs sociaux, comme ATD Quart Monde, la Fondation Abbé-Pierre, Les Restos du cœur ou encore la CFDT, c'est un plan qui va plutôt dans le bon sens.
Alors tout n'est pas nouveau. Et on peut déplorer le manque de mesures sur le logement, par exemple. Mais c'est un plan qui met l'accent sur la réorganisation des aides et la réorganisation de l'accompagnement des personnes, que ce soit avec le "revenu universel d'activité" ou avec le "service public de l'insertion".
C'est un plan qui cible les enfants et les jeunes. C'est un plan qui parle d'efficacité, mais aussi de droits et de devoirs. Disons que le Président n'est pas venu faire croire qu'on allait déverser des milliards sur les Français touchés par la précarité. Il n'est pas venu vendre une politique de solidarité qui serait déconnectée de la politique économique.
Cela peut-il fonctionner ? Ce sera long et complexe. Emmanuel Macron ne disait pas autre chose à la fin de son discours : "Je ne sais pas vous dire si nous y arriverons, mais nous allons le faire". Surtout qu'il sait que ce plan est annoncé au moment où le déficit repart à la hausse et la croissance ramollit.
L'annonce de ce plan peut-elle permettre au Président d'en tirer des bénéfices politiques ? Oui, mais ce sera long.
Bienvenue sur RTL
Ne manquez rien de l'actualité en activant les notifications sur votre navigateur
Cliquez sur “Autoriser” pour poursuivre votre navigation en recevant des notifications. Vous recevrez ponctuellement sous forme de notifciation des actualités RTL. Pour vous désabonner, modifier vos préférences, rendez-vous à tout moment dans le centre de notification de votre équipement.
Bienvenue sur RTL
Rejoignez la communauté RTL, RTL2 et Fun Radio pour profiter du meilleur de la radio
Je crée mon compte