La maire de Nantes parle même de "trahison". Le mot est fort. Mais évidemment c'est un abandon, c'est un recul. C'est un renoncement à ce qu'Emmanuel Macron avait dit pendant sa campagne et à ce qu'avait dit Édouard Philippe.
Tout le monde se souvient que le candidat Macron avait été très clair : "Mon souhait, c'est de respecter le vote qui a eu lieu", c'est-à-dire cette consultation. Il s'était engagé. Même s'il avait émis le souhait de nommer un médiateur pour six mois. Il disait : "Je regarderai la situation, j'essaierai d'apaiser les choses". C'était la grande époque du "et en même temps".
Mais le plus fort, c'est qu'il s'était engagé en expliquant que renoncer à Notre-Dame-des-Landes voulait dire que plus rien ne pouvait se faire dans ce pays. Plus aucun projet d'envergure ne pouvait voir le jour. Le signal qu'il envoie n'est pas bon.
Ce dossier va-t-il pourrir son quinquennat ? Autant je trouve que l'autorité de l'État ne sort pas grandie de cette affaire, autant je crois que la "chance" d'Emmanuel Macron et d'Édouard Philippe c'est que Notre-Dame-des-Landes c'était un feuilleton qui s'enlisait, une affaire très épineuse et très technique qui a empoisonné nombre de gouvernements - et notamment le quinquennat de François Hollande. Ils ont voulu organiser la fin de ce feuilleton infernal.
Arrêter Notre-Dame-des-Landes, c'est la plus mauvaise des solutions, à l'exception de toutes les autres
Alba Ventura
Ils ont voulu se débarrasser du paquet, si vous voulez. Alors, contre toutes les procédures, contre tous les recours, contre un vote démocratique et contre une parole de campagne. Disons qu'ils ont choisi l'option avec le moins de casse. Celle où l'évacuation musclée, surprise, de la ZAD aurait pu tourner à la guérilla et aurait risqué de faire des morts.
Cela dit, j'attends de voir comment va s'opérer le départ des "zadistes". Parce qu'il n'y aurait rien de pire que des zonards qui squattent indéfiniment les lieux. En réalité, c'est au printemps (date limite de l'évacuation) que l'on pourra vraiment juger. C'est là que l'on verra si l'autorité de l'État est entamée ou pas.
En fait, l'exécutif espère que les Français leur seront gré d'avoir pris une décision. C'est ce que n'a pas cessé de nous répéter Edouard Philippe mercredi. Dans l'esprit c'est : "Nous au, moins on agit". Ce qu'ils espèrent, c'est que l'on retienne dans cette affaire qu'il y a le mérite de la décision prise, le mérite d'avoir tranché un dossier vieux de cinquante ans, et que l'on ne retienne pas que cette décision n'est pas glorieuse.
Édouard Philippe disait mercredi : "Il n'y avait pas de décision sans inconvénient, j'ai essayé de choisir la moins mauvaise solution". Cela m'a fait à la phrase de Churchill : "La démocratie c'est le plus mauvais des régimes, à l'exception de tous les autres". Arrêter Notre-Dame-des-Landes, c'est la plus mauvaise des solutions, à l'exception de toutes les autres.
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