Une fois n'est pas coutume, Pierre Moscovici est d'accord avec François Fillon. "C'est rare, mais ça m'arrive", sourit l'ancien ministre des Finances. Invité du Grand Jury, celui qui est désormais commissaire européen aux Affaires économiques estime comme l'ancien Premier ministre de Nicolas Sarkozy que l'Europe n'est pas responsable de la tragédie qui se joue dans les eaux de la Méditerranée.
"J'entends parler ici et là de la responsabilité de l'Europe, je n'y crois pas. Je ne pense vraiment pas qu'il faut penser cela", affirme Pierre Moscovici. Être responsable, "c'est être à l'origine du crime", explique-t-il. Or, selon lui, la responsabilité est à chercher "dans ces régions du monde où il y a du désordre" comme "la Libye ou la Syrie", "foyers de guerre, de l'islamisme et d'injustices qui précipitent des hommes et des femmes dans les bras de criminels".
Pressée de toute part de mettre en place un plan d'urgence pour sauver les migrants de plus en plus nombreux à braver les risques pour fuir ces théâtres de guerre, l'Union européenne est apparue à court de solutions alors même qu'un sommet européen extraordinaire convoqué jeudi n'a pas permis d'esquisser de véritable feuille de route. "La première action à mener doit être politique, à la racine", rétorque Pierre Moscovici. Une action de politique étrangère "menée par les États membres, l'Union européenne et la communauté internationale" qui "peut exiger de temps en temps le recours à la force pour ramener la stabilité dans cette région difficile", précise-t-il.
Malgré le pessimisme affiché par le président de la Commission européenne Jean-Claude Juncker, le commissaire européen promet des mesures ambitieuses. "Nous allons l'être, assure-t-il. Un plan d'action présenté le 13 mai proposera d'aller plus loin", ajoute-t-il, avant de préciser ses modalités. D'abord sur le plan humanitaire. "Il faut renforcer les opérations de sauvetage, via les opérations Triton et Poseidon", explique-t-il. "L'Union européenne a décidé de multiplier par trois ses moyens" pour "aller plus vite et plus fort".
Saluant "un premier paquet de décisions très consistant", l'ex-locataire de Bercy affirme ensuite qu'il s'agit de "lutter contre les trafiquants", "des criminels", selon lui, à travers la mise en place d'opérations pour "démanteler les réseaux et identifier ou capturer les embarcations". "L'Europe doit se doter de moyens pour le faire", souligne-t-il. Pierre Moscovici identifie enfin un "troisième axe" qui consiste à prévenir les flux migratoires illégaux. Dans cette perspective, l'ancien député socialiste du Doubs veut "soutenir les pays tiers" et "renforcer le dialogue et la coopération avec l'Union africaine".
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