La requête de Mathieu Hanotin, candidat socialiste à l'élection municipale de Saint-Denis a été jugée "irrecevable", selon Me Stéphane Levildier, l'un des deux défenseurs des 46 Roms. "Elle a été formée au-delà du délai légal de 10 jours après la publication de la liste électorale incriminée".
Le 5 mars, le candidat socialiste, député de la 2e circonscription
de Seine-Saint-Denis, avait déposé devant le tribunal d'instance de
Saint-Denis 46 recours en annulation pour fraude sur les listes.
"L'analyse attentive de la liste électorale a révélé la présence de 82
nouveaux électeurs sur 206 nouveaux inscrits de l'Union européenne,
tous d'origine roumaine et domiciliés à la même adresse", avait alors
déclaré le candidat socialiste, doutant "du contrôle des domiciles de 46 personnes
qui vivent dans ce bidonville".
"J'ai fait une erreur de forme. Je pensais qu'il fallait contester les listes électorales définitives", s'est défendu ce jeudi 20 mars, Mathieu Hanotin, qui n'entend pas faire appel de ce jugement. "Le juge a néanmoins refusé de se prononcer sur le fond, estimant que j'étais dans mon bon droit. L'ensemble des personnes incriminées a été débouté de ses demandes de dommages et intérêts et de remboursement des frais de justice", a-t-il affirmé.
De nombreux Roms, tous domiciliés au 55, route de la Courneuve dans
un terrain occupé par des familles originaires de Roumanie et mis à
disposition de la ville par l'État, avaient assisté lundi et mardi aux
audiences. "Ils ont été très émus par cette polémique. Ce jugement est
important car il signifie qu'ils peuvent voter. C'est une fierté pour
eux, et pour nous, les associations", s'est réjoui Agnès Cluzel du
collectif de soutien des Roms du camp Voltaire, qui a cependant
regretté qu'il n'y ait pas de jugement sur le fond.
"Cette fin de non recevoir que la justice a opposé à Mathieu Hanotin met fin à une triste polémique qui s'inscrit dans un climat de 'chasse aux Roms' menée par l'extrême droite, parfois la droite et, à notre grand dam, par certains politiques de gauche", a dénoncé le Mouvement contre le racisme et pour l'amitié entre les peuples (Mrap).
"Soit un député, législateur, s'est montré suffisamment ignorant du droit et de la loi pour présenter un recours irrecevable. Soit, nous avons assisté à une tentative d'instrumentalisation", a pour sa part réagi le maire communiste de Saint-Denis, Didier Paillard, saluant dans un communiqué "une victoire pour ces citoyens d'origine rom qui ont illustré leur volonté d'insertion".
Dernière ville communiste de plus de 100.000 habitants, que Mathieu
Hanotin aimerait ravir à l'actuel maire, Saint-Denis est devenu le
symbole de la bataille que se livre la gauche avant les municipales en
Seine-Saint-Denis.
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