Largement approuvé par les députés, mardi 3 octobre, le projet de loi antiterroriste n'en fait pas moins débat auprès des élus. Invité de RTL le jour du vote de l'Assemblée nationale, l'ancien juge Marc Trévidic avait considéré qu'une loi ne représentait que "10% du problème", la solution résidant, selon lui, sur le terrain. Ainsi le magistrat plaide-t-il pour la formation d'un "FBI à l'européenne". Une opinion partagée par le député France insoumise du Nord, Ugo Bernalicis, ancien attaché d'administration du ministère de l'Intérieur et fervent opposant à la loi portée par l'actuel gouvernement.
Invité du social studio de RTL, le député a estimé que Marc Trévidic avait "raison" sur un point : "Il y a déjà dans le pays une concurrence entre les services de renseignement sur le partage de l'information et c'est la même chose au niveau européen. Face à la menace, le meilleur moyen pour déjouer les attentats, quand ils sont structurés, c'est le partage de l'information". Et l'élu, qui a participé à la rédaction du volet sécuritaire du projet de la France insoumise à la présidentielle 2017, d'insister : "On aurait été plutôt avisé d'écouter le juge Trévidic plutôt qu'un certain nombre d'experts qu'on a entendu en commission des Lois".
On aurait été plutôt avisé d'écouter le juge Trévidic
Ugo Bernalicis (FI)
Selon lui, la loi présentée par le gouvernement d'Édouard Philippe est "pointée du doigt par l'ONU, Jean-Claude Juncker (le président de la Commission européenne, ndlr), les syndicats de magistrats, la Ligue des droits de l'Homme... Tous ces gens qui n'ont pas été entendus et que l'on a repoussés d'un revers de la main".