"Les Français n'aiment pas les traîtres" : entre Macron et Philippe, le torchon brûle

À l'Élysée, des proches d'Emmanuel Macron ne cachent plus leur agacement face aux propos répétés d'Édouard Philippe contre le chef de l'État.

Édouard Philippe et Emmanuel Macron, le 29 juin 2020

Crédit : CHRISTIAN HARTMANN / POOL / AFP

MAJORITÉ - Le torchon brûle entre Emmanuel Macron et Édouard Philippe

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Trop, c'est trop ! Le chef de l'État est en colère contre son ancien Premier ministre. Ces dernières semaines, Édouard Philippe a multiplié les piques à son encontre. Un débat Macron-Le Pen avant les européennes ? Une idée "surprenante", a-t-il estimé alors que le chef de l'État venait juste d'en émettre l'idée. Quelques jours plus tôt, Édouard Philippe avait également semblé faire la leçon au président sur sa gestion de la situation en Nouvelle-Calédonie.

Il n'en fallait pas plus pour provoquer l'ire des proches du président. "Les Français n'aiment pas beaucoup les traîtres, lâche l'un d'entre eux. Sans Macron, que serait-il devenu en 2017 ? Peut-être sous-secrétaire d'État aux transports, rien de plus. Il lui doit tout". À l'Élysée, bien sûr, Emmanuel Macron a lui aussi lu et entendu les déclarations de son ancien Premier ministre. Si officiellement, il ne fait pas de commentaire, l'un de ses amis confirme son sentiment et enfonce le clou.

"Le président s'est fait son idée sur Édouard Philippe et il n'est pas très inquiet pour 2027", lâche ce conseiller. Sous-entendu : il ne croit pas en la victoire du maire du Havre à la prochaine élection présidentielle. Un procès en déloyauté alimenté ailleurs dans la Macronie. "Déjà qu'il a été le plus en retrait dans cette campagne, s'exprimer uniquement pour faire des critiques, c'est indélicat", tacle un ministre. "Ce n'est pas ce qu’on est en droit d’attendre d’un partenaire de la majorité, ajoute un conseiller. Ce n'est pas très digne". Des critiques de plus en plus récurrentes à l'approche de la prochaine campagne présidentielle.

"Édouard Philippe a toujours été une voix singulière au sein de la majorité", défend de son côté une députée Renaissance. "Mais sur le fond, il reste très aligné avec le Président", loue une autre conseillère. Toujours est-il que les remontrances présidentielles crispent chez Horizons, le parti du maire du Havre. "Ils ne veulent pas de la loyauté, ils veulent de l'obéissance, lâche un proche de l'ancien Premier ministre. Or, quand Édouard Philippe s'exprime, il y a de la saveur !". "Sa liberté de ton agace", abonde un ancien collaborateur. Avant de prévenir : "Mais il faut que l'Élysée s'habitue, car le lion n'est pas près de rentrer dans le rang".

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