Une initiative qui peine à convaincre. Le ministre de l'Agriculture Stéphane Travert a présenté mercredi 29 août la feuille de route du gouvernement pour améliorer le bien-être animal. Ce plan, qui dessine en partie les contours de la future loi Agriculture et Alimentation, est vivement critiqué par les associations, qui accusent le gouvernement de faire du réchauffé.
Cette feuille de route en cinq axes (innover, accompagner, former, contrôler et sanctionner) a été présentée en marge d'une visite du ministre aux abattoirs Puigrenier, à Montluçon (Allier). Le but ? Illustrer concrètement le plan de filière "avec le distributeur, l'abatteur et les éleveurs qui mettent en place (...) les engagements du bien-être animal", a indiqué l'entourage de Stéphane Travert.
Parmi eux, le ministre de l'Agriculture a rappelé la création d'un centre de référence sur le bien-être animal piloté par l'Inra, initié par le gouvernement précédent et mis en place fin 2017. Il a également évoqué les travaux de recherche en cours pour aider les professionnels à améliorer leur pratiques.
Stéphane Travert a ainsi évoqué la convention passée avec une entreprise pour créer, d'ici à 2024, une méthode permettant aux industriels de mettre fin au broyage des poussins mâles. "C'est une technique qui existe aujourd'hui" et "à laquelle il faut mettre fin", a-t-il déclaré. Il a également rappelé l'engagement de la filière à limiter à 50% la proportion d’œufs de poules issus d'élevages en cages d'ici à 2022.
Des propositions qui n'ont pas convaincu les défenseurs des animaux. Ce plan "est juste un coup de com après le tsunami Hulot, en utilisant opportunément le plan d'actions "bien-être" animal 2016/2020 initié par Stéphane Le Foll", a réagi la fondation Brigitte Bardot. L'association indique également que Stéphane Travert "s'est opposé à tous les amendements favorables aux animaux lors de l'étude du projet de loi Agriculture" au printemps.
Une opinion partagée par l'association de défenses des animaux d'élevage CIWF, qui a dénoncé une "belle opération de communication". L'ONG a également fustigé l'autorisation cet été par la France de transports de bovins vers la Turquie. Elle a évoqué des animaux "bloqués à la frontière turque, pendant dix jours, dans leur camion, sans eau, sans nourriture, certains sont morts dans le camion".
Face à l'ampleur de la polémique, Stéphane Travert s'était alors absous de toute responsabilité sur le sujet, en arguant que les bovins français, retrouvés dans de mauvaises conditions sanitaires en Turquie, n'avaient pas été expédiés par la France, mais par l'Espagne et la République Tchèque.
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