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Une carte électorale (illustration)
Crédit : AFP / Thierry Zoccolan
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On ne cesse de le répéter : il faut s’inscrire avant le 31 décembre pour voter l'année prochaine. C’est encore le cas cette fois-ci. Mais, promis, ce sera la dernière fois. Pour la présidentielle prévue en 2022, mais aussi pour les cantonales, les municipales et les européennes, prévues après 2017, l’inscription sur les listes électorale va être facilitée. Notamment en supprimant cette fameuse date fatidique du 31 décembre.
En fait, notre système d’inscription sur les listes électorales est l’un des plus compliqués de toutes les démocraties occidentales. Nous sommes le seul pays à exiger des citoyens qu’ils pensent à s’inscrire six mois avant un scrutin (généralement, nous ne sommes pas encore en campagne électorale). Du coup, seuls les plus informés s’inscrivent. Les plus "têtes en l'air", mais aussi les plus défavorisés d’entre nous ne font pas la démarche. Ce couperet du 31 décembre prive donc de vote des millions de Français.
Cela représente 12 millions de Français : un Français sur cinq qui pourrait voter, mais qui ne pourra pas le moment venu. Il y a 3,5 millions de "non-inscrits", qui n’ont jamais été inscrits sur une liste électorale. Mais il faut ajouter ce qu’on appelle les "mal inscrits". Ils sont 9 millions à avoir déménagé sans se réinscrire, et qui pour la plupart sont donc abstentionnistes.
Après 2017, la fameuse date butoir du 31 décembre va sauter. Vous pourrez vous inscrire jusqu'à un mois et demi avant le premier tour du scrutin. Il faudra en revanche continuer à faire la démarche de s’inscrire. La France ne se convertit pas à l’inscription automatique, qui se fait beaucoup à l’étranger. Ça serait simple d’utiliser les fichiers des impôts ou bien les listes de changements d’adresses de la Poste. Mais l’idée d’un suivi des Français par l’État, notamment depuis Vichy, est tabou et n’a pas été envisagé. En revanche l’inscription automatique, décidée en 1997 pour les jeunes qui fêtent leurs 18 ans, sera étendue à ceux qui acquièrent la nationalité française.
Le but de tout ça est de lutter contre l’abstention. Cela peut-il ramener des électeurs dans les bureaux de vote ? Nous avons posé la question à Cécile Braconnier. La directrice de Sciences-Po Saint-Germain-en-Laye a étudié de très près les raisons de l’abstention. "Bien entendu cette réforme aura pour effet de limiter l'abstention liée à l'inscription au mauvais endroit. Quelqu'un qui est bien inscrit à côté de chez lui, c'est quelqu'un qui vote plus", analyse-t-elle.
"Dans une période où le scepticisme vis-à-vis de la capacité du politique à changer les choses est assez fort, il est extrêmement important que l'obstacle technique qui se cumule aux autres facteurs de l'abstention tombe", poursuit Cécile Braconnier. Elle prévit : "Attention, cela ne réenchantera pas la politique. Une réforme technique ne suffit pas. ce sera aux candidats et aux élus de convaincre les gens de l'intérêt qu'il y a toujours de se faire entendre".
La politologue militait activement pour cette réforme électorale, car que "ne pas se faire entendre", s’abstenir, est un danger pour la démocratie. L’abstention fabrique des élus qui ne représentent plus les Français. Les milieux populaires votant moins, ce sont donc les cadres, les fonctionnaires, les plus fortunés et les plus vieux qui font les élections. D'où cette révolution de l’inscription sur les listes électorales dont on vous en parle déjà pour 2020.
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