Kader Arif : "je voterai contre la déchéance de nationalité"

Il compte parmi les proches de François Hollande mais ne lui affichera pourtant pas son soutien dans le vote de la mesure de déchéance de nationalité pour les binationaux nés en France et reconnus coupable de terrorisme. Le projet de réforme constitutionnelle, adopté par le Conseil des ministres le 23 décembre sera examiné à l'Assemblée à partir du 3 février mais fait déjà grincer des dents au sein même de la majorité. "Je voterai contre" assure Kader Arif, député socialiste de Haute-Garonne et ancien secrétaire d’État aux anciens combattants.

L'ancien secrétaire d'État soutient que cette mesure est "une remise en cause du droit du sol et n’est pas une solution de lutte contre le terrorisme", ajoutant qu'elle "concerne très peu de personnes". Selon lui, "les binationaux pourraient se sentir comme des Français de seconde zone". "C’est quelque chose que l’on n’a pas le droit de faire" tranche-t-il. "C’est une question de conscience pour beaucoup de femmes et d’hommes, qui dépasse les frontières de la gauche" ajoute-t-il.

Nous devons répondre aux barbares par des valeurs progressistes et républicaines.

Kader Arif, député PS de Haute-Garonne

Si cette mesure serait selon lui sans effet dans la lutte contre le terrorisme, Kader Arif soutient que "la meilleure réponse que l’on peut donner face aux barbares est de ne pas leur ressembler". "C’est la République qui doit répondre par les valeurs qu’elle incarne et qu’elle porte" précisant qu'elles ne doivent pas correspondre à une "droitisation de la société française". "Nous devons répondre par des valeurs progressistes et républicaines".

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