Tout s'est fait dans la discrétion. Bernard Cazeneuve a rencontré, lundi 29 décembre à Toulouse, 9 familles de jeunes jihadistes. Le ministre de l'Intérieur a pu discuter avec ces parents dont les enfants sont partis en Syrie.
Ces mères et ces pères ont trop souffert et ils souffrent trop pour ne pas agir, alors ils se sont retrouvés autour de Dominique, la mère d'un enfant tué en Syrie. Cette mère d'un des premiers convertis jihadistes, martyre d'une cause qu'il connaissait à peine, a écrit au ministre de l'Intérieur. Car ces parents mènent l'enquête. Ils savent désormais qu'il existe des filières de conversion, dont l'objectif unique est le jihad.
L'autre message des familles, c'est l'accueil délicat des repentis, qui sont, selon Dominique, "des victimes plus qu'autre chose, qui ont besoin d'un suivi psychologique pour contrecarrer ce qu'on leur a mis dans la tête et les faire revenir à la réalité".
Bernard Cazeneuve confie avoir pu ainsi corroborer et confirmer certaines informations de ces services. "C'est une manière pour moi d'être plus efficace dans la définition des politiques de prévention et aussi dans les processus de suivi par mes services de ceux qui peuvent basculer, explique le ministre. Donc c'était effectivement très riche, très dense."
Le ministre a promis de revoir très prochainement ces parents. Même si pour la quasi totalité d'entre eux, il est déjà trop tard. Selon le ministère de l'Intérieur, 390 Français sont partis faire le djihad en Syrie, une soixantaine sont morts.
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