INVITÉE RTL - IVG, nouvelle vie, européennes... Les confidences d'Élisabeth Borne
Deux mois après sa démission, l'ancienne Première ministre revient sur son passage à Matignon et son engagement dans la campagne des européennes.
Le 8 janvier dernier, Élisabeth Borne présentait sa démission au président de la République, Emmanuel Macron. Deux mois après avoir quitté ses fonctions de Première ministre, elle revient, au micro de RTL, sur son passage à Matignon, la récente constitutionnalisation de l'IVG et la campagne de la majorité pour les élections européennes.
Quatre jours après l'entrée historique du droit à l'IVG dans la Constitution, Élisabeth Borne salue "un moment d'unité assez inhabituel". "C'est un des rares sujets sur lesquels on peut être d'accord avec Mathilde Panot, par exemple, un rare moment d'accord avec beaucoup de femmes qui se sont impliquées et beaucoup de solidarité".
Au moment de son arrivée à Matignon, Élisabeth Borne avait dédié son discours de politique générale à "toutes les petites filles", faisant de la place des femmes dans notre société un enjeu majeur, également évoqué au moment de quitter ses fonctions. "J'ai pu mesurer assez souvent qu'il reste du chemin pour l'égalité entre les femmes et les hommes.
En politique, les hommes ont tout intérêt à imposer des codes masculin, ça élimine la concurrence.
Élisabeth Borne sur RTL
"Ça reste vrai dans les entreprises, dans les sciences et en politique, il y a encore beaucoup de clichés, estime-t-elle. Dans les noms qui ont circulé pour me remplacer, je note qu'il n'y avait que des noms d'hommes, pas une seule femme. C'est comme si les commentateurs se disaient : 'pendant 20 mois, on vient d'avoir une femme Premier ministre, ça c'est fait, on reprend une vie normale, le prochain sera un homme'".
En permanence comparée à "des codes masculins"
L'ancienne Première ministre raconte que, dans de telles fonctions, "vous êtes en permanence comparée à des codes masculins" en citant l'exemple du Salon de l'Agriculture. "On vous dit que Jacques Chirac mangeait sa tête de veau, buvait de la bière, etc. La référence c'est les hommes. En politique, les hommes ont tout intérêt à imposer des codes masculins, ça élimine la concurrence".
Deux mois après avoir quitté le gouvernement, Élisabeth Borne se dit aujourd'hui "plus détendue" : "J'ai retrouvé une vie personnelle et mon mandat de députée, explique-t-elle. Je suis très fière d'être députée du Calvados, circonscription qui a des problèmes qu'on peut retrouver sur beaucoup de territoires. C'est important d'être plus en contact avec le terrain et de pouvoir rencontrer les Français sans être derrière un mur de caméras et de micros.
Le RN n'a pas conscience de ce qui se joue des équilibres à l'échelle de la planète
Élisabeth Borne sur RTL
Elle compte s'engager dans la campagne des européennes
Le 9 mars, à Lille, Élisabeth Borne assistera au premier meeting de la majorité pour la campagne des élections européennes, dans laquelle elle compte s'engager.
"On est dans un moment crucial pour l'avenir de l'Europe, assure-t-elle, avec la guerre aux portes, la crise climatique, la compétition avec la Chine, les États-Unis sur la technologie. C'est en Européen qu'on pourra relever ces défis et on voit bien que le RN continue à vouloir détruire l'Europe. Cela montre qu'ils n'ont pas conscience de ce qui se joue des équilibres à l'échelle de la planète et une forme de complaisance, voire de complicité avec Poutine, c'est important de le montrer."
"On ne porte pas assez le débat sur ce que porte le RN, poursuit Élisabeth Borne. Dans cette campagne, on ne porte pas la même chose, on porte la nécessité à continuer à faire avancer l'Europe, réformer l'Europe. De l'autre côté, on a un parti qui vous dit tout et son contraire et ne croit pas à l'Europe. Ils ne mesurent pas les enjeux qui sont face à nous dans un monde de menaces et de crise. "
