INVITÉ RTL - "Gérald Darmanin s’est installé comme un candidat à la présidentielle", estime le journaliste Laurent Valdiguié

Une rentrée politique pour prendre date. Gérald Darmanin s'est présenté en rempart à Marine Le Pen, dimanche dans son fief électoral de Tourcoing, dans le Nord, après avoir évoqué ouvertement la présidentielle de 2027 ces derniers jours. Laurent Valdiguié, grand reporter à Marianne, a co-écrit une enquête sur le ministre de l’Intérieur, intitulée Le baron noir du président. Il a analysé cette séquence politique, lundi matin sur RTL. 

"En trois jours, Gérald Darmanin s’est installé comme un probable candidat à la présidentielle. Mais quatre ans c’est long, la course à l’Élysée est une piste d'atterrissage qui n’est pas encore allumée. Il s’est mis dans l’axe, comme Édouard Philippe, alors qu’à gauche, il n’y a pas grand monde. Pour aller jusqu’en 2027 il faut cependant beaucoup de carburant", a estimé le journaliste.

"Il y a eu un flottement à l'Elysée"

Gérald Darmanin a suscité des remous au sein de la majorité présidentielle, depuis qu'il a évoqué à la mi-août son intérêt pour la présidentielle de 2027. "On a assisté dimanche à une étape du Tour de France, il était englué dans le peloton. Il avait envie d’être maillot jaune cet été, d’être Premier ministre. Il a donné une interview tonitruante à La Voix du Nord, où il explique qu’il faut changer la fiscalité, qu’il faut faire payer les entreprises et rend hommage à François Ruffin. Il dit aussi de faire attention, sinon Marine Le Pen sera élue", rappelle Laurent Valdiguié. 

"Il y a eu un flottement pendant plusieurs jours à l’Elysée. Ils ont fait passer les messages que Gérald Darmanin faisait de la politique, que c’était trop tôt. Emmanuel Macron a dit à sa Première ministre qu’il fallait recoller l’échappée, Elisabeth Borne a fait l’effort pour aller dans le Nord", a poursuivi le journaliste. Elisabeth Borne, qui n'a annoncé sa présence à Tourcoing que la veille, a exigé "l'unité" de la majorité en conclusion de cette rentrée politique du ministre de l'Intérieur, en forme de rappel à l'ordre. "L’opération a réussi et le discours de Gérald Darmanin a été bien plus soft que l’interview à La Voix du Nord", a conclu Laurent Valdiguié.