François Fillon a-t-il snobé le prince héritier d'Arabie saoudite ?
"Le Figaro" raconte que malgré certaines demandes appuyées, un des héritiers de la couronne d'Arabie saoudite Mohammed Ben Salman n'a pas rencontré François Fillon lors de sa visite à Paris. Mais le prince saoudien dément.
"L'Arabie saoudite a une responsabilité particulière dans la montée de l'intégrisme", "L'Arabie saoudite n'est certainement pas notre alliée", "Nous devons revoir nos positions avec l'Arabie saoudite et le Qatar"... Les relations entre François Fillon et cette monarchie ne sont pas au beau fixe. Nouvelle preuve ce lundi 19 décembre. Le Figaro révèle que le candidat de la droite et du centre à la présidentielle 2017 a refusé de rencontrer Mohammed Ben Salman, ministre de la Défense et surtout vice-prince héritier d'Arabie saoudite.
"Nous avons effectivement reçu plusieurs demandes émanant de plusieurs sources pour que le prince rencontre François Fillon, mais nous n'y avons toujours pas répondu, pour l'instant", a expliqué l'entourage du vainqueur de la primaire de la droite dans les colonnes du quotidien.
Un positionnement qui interroge du côté des autorités saoudiennes, qui souhaitaient avant tout l'élection d'Alain Juppé. Tout au long de sa campagne qui l'a vu remporter la primaire de la droite et du centre, François Fillon a dénoncé les responsabilités de l'Arabie saoudite dans la montée de l'intégrisme mais aussi les positions actuelles de la France avec les pays du Golfe. De véritables craintes du côté de l'Arabie saoudite également renforcées par l'organigramme de François Fillon. Ce dernier a notamment nommé Bruno Le Maire, qui partage une vision similaire, au pôle international de sa campagne présidentielle.
Une information démentie
À noter que Le Figaro, qui maintient ses informations, a ajouté ce texte en "précision" :
"M. Khalid Al-Ankari, ambassadeur du Royaume d'Arabie Saoudite à Paris, nous indique que "le Prince Mohammed ben Salman n'a pas eu le loisir de se rendre en Europe au cours des dernières semaines puisqu'il finalisait le budget 2017 du Royaume à Riyad". Il oppose un démenti à des "informations totalement fausses" qu'il estime "dommageables à l'image du Royaume et du Prince" .
Un changement de cap de l'Arabie saoudite
Une politique internationale en rupture avec celle menée tout au long du quinquennat de François Hollande. Depuis 2012, Riyad était devenu un "partenaire stratégique" de la France dans la région du Golfe avec certains intérêts communs. Mais ce rapprochement semble peu à peu s'essouffler ces derniers mois. L'Élysée et le Quai d'Orsay ne cachant plus un certain agacement, comme le rapporte Le Figaro.
"L'Arabie a tourné la page de François Hollande", observe un homme d'affaires, familier du Golfe alors que le prince Mohammed Ben Salman même décliné un récent rendez-vous avec le chef de a boudé un récent rendez-vous pris avec Jean-Marc Ayrault, le chef de la diplomatie française. La France déplore notamment que de nombreux contrats n'aient pas été concrétisés entre les deux pays.
