"Passer par la petite porte, c'est un manque de respect", a déploré un syndicaliste après que François Hollande soit passé lundi 24 novembre par une entrée secondaire des grands bureaux d'ArcelorMittal à Florange (Moselle). Il est ainsi parvenu lundi à éviter les manifestants de la CGT et les badauds qui l'attendaient à la porte principale. Lors de la précédente visite du président à Florange en septembre 2013, le convoi présidentiel était entré sur le site par l'entrée principale, sous les huées de manifestants.
Ne pas faire face à une centaine de salariés et une trentaine de syndicalistes, ça résume bien l'état d'esprit
Lionel Burriello, de la CGT Florange
Ce lundi, une petite centaine de personnes, dont une trentaine de syndicalistes CGT, attendaient le président de la République. "Passer par la petite porte, c'est un manque de respect. Ne pas faire face à une centaine de salariés et une trentaine de syndicalistes, ça résume bien l'état d'esprit", a commenté Lionel Burriello, de la CGT Florange.
Les manifestants brandissaient quelques drapeaux CGT, ainsi de que des pancartes proclamant: "La décomposition des promesses du parti socialiste, c'est le terreau du FN" et "Sarkozy hier, Hollande aujourd'hui se prosternent devant les patrons". "Ça a été un traître. Il nous a trahi. Il n'est pas de gauche ce mec là", regrette un syndicaliste.
Pour la troisième fois en trois ans, François Hollande s'est rendu dans ce haut-lieu de la sidérurgie marqué par l'extinction de ses hauts-fourneaux en avril 2013, mais dont le chef de l'Etat promet d'assurer l'"avenir industriel".
Pour Lionel Burriello, la fermeture des hauts-fourneaux "a entraîné un génocide social dans la vallée" de la Fensch. "Et au-delà de ça, de ces politiques dramatiques, la commune d'Hayange ou sont situés les hauts-fourneaux a viré Front national. En tant qu'enfants d'immigrés, c'est affligeant d'en arriver là". Selon lui, "Hollande et son gouvernement sont coresponsables de la montée du FN, en tout cas dans notre vallée".
Ce n'est plus seulement une trahison mais un manque de respect vis-à-vis du monde ouvrier
Lionel Burriello, de la CGT Florange
Pour le délégué CGT, "ça fait 3 ans que ce dossier est uniquement géré sur le plan de la communication. Ils essaient de trouver à tout prix une porte de sortie: un centre de recherche, 30 CDI... Ce n'est plus seulement une trahison mais un manque de respect vis-à-vis du monde ouvrier, des salariés de Florange".
Seule la CGT avait appelé à manifester contre la venue de François Hollande. FO avait appelé ses adhérents "à l'indifférence". Les autres syndicats d'ArcelorMittal n'avaient pas donné de consigne particulière. Le président devait y rencontrer la direction, des représentants du personnel et d'anciens salariés des hauts-fourneaux reclassés au sein du groupe ArcelorMittal.
Signe des temps et de "la France des colères" que croise maintenant le Président à chaque déplacement sur le terrain, des manifestants ont répandu du fumier sur une dizaine de mètres, aux abords de Florange, à quelques centaines de mètres des grands bureaux d'ArcelorMittal, sur une route dont l'accès avait été interdit par une trentaine de CRS. Ils ont également allumé un feu de pneus et de paille, d'où se dégageait une épaisse fumée grise. Le panache de leur incendie de pneus survolait même le bureau qui abrite le Président.
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