Jean-Christophe Fromantin est en colère. Le maire de Neuilly-sur-Seine, qui travaillait depuis sept ans sur le projet d'Exposition universelle à Paris, a appris par la presse la décision du premier ministre Édouard Philippe de renoncer à l'organisation de l'événement. "Ce n'est pas la France qui renonce, c'est le Premier ministre, qui, de manière assez lâche, renonce à l'Exposition universelle", a fustigé Jean-Christophe Fromantin sur RTL, ce lundi 22 janvier.
"Lâche parce que j'ai appris le renoncement par un tweet du Journal du dimanche samedi soir (20 janvier, ndlr), alors que depuis sept ans nous sommes des centaines à travailler sur ce grand projet pour la France, en prenant soin de ne pas faire appel à l'argent public", a rappelé le président du Comité Expo France 2025.
Si le maire de Neuilly-sur-Seine a bien reçu un coup de téléphone du directeur de cabinet d'Édouard Philippe, celui-ci est intervenu après l'annonce faite à la presse. "Il m'a parlé d'une lettre que toute la presse semble avoir reçu mais que personne ne m'a envoyé", a regretté Jean-Christophe Fromantin.
"Je trouve la méthode d'une lâcheté, d'une déloyauté, d'une indignité par rapport à la fonction de Premier ministre et à la considération qu'il peut avoir vis-à-vis de tous ces gens, qui travaillent depuis sept ans sur l'Exposition universelle", a-t-il poursuivi.
La méthode traduit une espèce de condescendance de cette technocratie
Jean-Christophe Fromantin
Jean-Chistophe Fromantin aurait souhaité recevoir un appel du Premier ministre en personne, "au moins cinq minutes", a-t-il expliqué, comme Édouard Philippe avait pu faire avec les élus lors de l'abandon du projet d'aéroport à Notre-Dame-des-Landes. "On a eu beaucoup plus d'égard pour ceux qui menacent et qui cassent que pour ceux qui avec moi et avec d'autres bâtissent le projet d'Exposition universelle", s'est-il indigné.
Celui qui affirme n'avoir eu "aucun contact avec l'Élysée" estime que cette façon de faire traduit "une espèce de condescendance de cette grande technocratie qui gouverne". "Les entrepreneurs, ceux qui prennent des risques, sont maltraités par ceux qui du haut de leurs cabinets ministériels distribuent les points. Ils ne savent pas traiter cette France qui innove et qui essaye d'avancer", a conclu le maire de Neuilly-sur-Seine.