Européennes 2014 : en bonne position dans les sondages, le FN récolte les fruits de sa stratégie

DÉCRYPTAGE - Le parti de Marine Le Pen a fait le choix de miser sur ses leaders pour mener sa campagne. Une tactique qui semble lui réussir, à quelques semaines du scrutin.

En campagne pour les européennes, Marine Le Pen a été chahutée sur un marché, dimanche 4 mai

Crédit : AFP

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A moins de trois semaines de la tenue des élections européennes, le Front national fait le plein de confiance. Un sondage Harris Interactive pour LCP et Le Parisien le place en première position des intentions de vote pour le 25 mai prochain. Le FN (22%) devance l'UMP d'un point (21%), le Parti socialiste prenant la troisième place avec 17% d'intentions de vote.

Ce statut de favori, auquel le Front national n'est pas habitué, semble valider la stratégie de communication et de campagne mise en place pour répondre à la forte poussée d'euroscepticisme que connaît l'ensemble de l'Union européenne.

Quatre leaders

Le parti d'extrême-droite a également (surtout ?) misé sur ses têtes d'affiche pour mener sa campagne. Marine Le Pen (Nord-Ouest), Jean-Marie Le Pen (Sud-Est), Florian Philippot (Est) et Louis Aliot (Sud-Ouest) sont candidats. Déjà principaux porteurs de la parole et de la pensée de leur mouvement, ces quatre personnalités fortes du FN contrastent avec les candidats, proportionnellement moins médiatiques, envoyés par leurs rivaux.

La présidente du parti n'est, par exemple, opposée à aucun grand nom de l'UMP, du PS ou de l'Alternative. La droite et la gauche ont toutefois envoyé quelques candidats au rayonnement national pour affronter les figures du FN. Ainsi Nadine Morano se trouve-t-elle opposée à Florian Philippot, Vincent Peillon à Jean-Marie Le Pen et Michèle Alliot-Marie à Louis Aliot.

Des adversaires peu audibles

D'autres figures nationales de ces partis sont en lice. Marielle de Sarnez (Alternative), Brice Hortefeux (UMP) et Rachida Dati (UMP, numéro 2 de la liste Île-de-France) font partie de ceux-là mais leur extrême discrétion et le peu d'écho que reçoit la campagne rend leur message inaudible.

Si elles sont loin d'être négligeables, ces personnalités ne sont toutefois pas à leur parti ce que sont les quatre candidats FN au leur. Pis, les interventions de responsables tels que Laurent Wauquiez et Henri Guaino ainsi que les difficultés de l'UMP à parler d'une seule voix ont donné une impression de cacophonie et de désorganisation dommageables.

La stratégie des "petits" partis

L'absence de Rama Yade (Alternative) et l'absence de prises de position du Parti socialiste ont, eux aussi, pu être interprétée par les électeurs comme le signe d'un manque d'intérêt pour le scrutin. Un problème que ne connait donc pas le Front national.

Ce dernier n'est cependant pas le seul à avoir envoyer ses leaders au combat, des mouvements moins forts en termes électoraux, parmi lesquels figurent notamment le Front de Gauche (Jean-Luc Mélenchon), EELV (Pascal Durand, José Bové), Europe Citoyenne (Corinne Lepage), Force vie (Christine Boutin) et le NPA (Olivier Besancenot) ayant également choisi cette option.

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