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Élections régionales 2015 en Bretagne : ce que proposent les candidats

ÉCLAIRAGE - Onze listes sont en course pour le scrutin des 6 et 13 décembre prochains dans cette région dont les frontières n'ont pas bougé lors de la réforme territoriale.

Un drapeau de la Bretagne le 31 mai 2015 à... Nantes
Crédit : AFP/J.S.Evrard
Grégory Fortune
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Comme celles des régions Centre, Provence-Alpes-Côte d'Azur et les Pays de la Loire, les frontières de la Bretagne, composée des départements des Côtes-d'Armor, du Finistère, de l'Ille-et-Vilaine et du Morbihan, n'ont pas évolué avec la réforme NOTRe (Nouvelle organisation territoriale de la République, qui fait passer de 22 à 13 le nombre de régions en France métropolitaine). En 2014, 3,2 millions d'habitants, répartis sur 1.270 communes entre terre et mer, y étaient recensés. L'actuel président du Conseil régional est le socialiste Pierrick Massiot, qui a pris la succession de Jean-Yves Le Drian en juin 2012, lorsque celui-ci a été nommé ministre de la Défense.

Lors des dernières élections, en mars 2010, le socialiste avait été réélu pour un second mandat avec un score de 62.25% contre 24,10% en faveur de la candidate UMP Bernadette Malgorn et 13,25% pour le représentant d'Europe Écologie-Les Verts, Guy Hascoët. Onze listes sont actuellement en course.

Transports

C'est en matière de transports que les propositions sont souvent les plus concrètes et que le plus de candidats se sont positionnés. Le candidat Les Républicains (LR) Marc Le Fur veut par exemple passer d'un budget de 14 millions d'euros par an à 50 millions, finir le passage en 2x2 voie de la RN 164 (Rennes-Brest par le centre), accélérer la programmation des travaux pour rapprocher Brest et Quimper à 3h de Paris en train et relancer le fret ferroviaire. À sa droite, le candidat du Front national souhaite garantir l’égalité d’accès au service public et s’opposer aux fermetures des gares ; Debout la France veut assurer le maintien des Intercités et finir les travaux de la RN 166 (Ploërmel-Vannes) ; Jean François Gourvenec (UPR) entend garantir le maintien des lignes TER existantes et faciliter l’accès de gares aux personnes à mobilité réduite.

Lutte ouvrière (LO) considère que le transport ferroviaire doit être public et gratuit. "Il sert essentiellement pour aller au travail, c’est donc au patronat de le payer". Le parti anticapitaliste aimerait éviter de fermer des lignes ou des trains, par exemple les Intercités Nantes-Quimper ou la ligne Morlaix-Roscoff. EELV propose un soutien aux espaces de co-working, d'éviter la dépendance aux véhicules individuels, de sortir du TGV pour donner la priorité au TER et soutenir le développement de "RER" dans les agglomérations bretonnes, en utilisant les voies ferrées existantes. Le Parti socialiste fera de l’arrivée de la grande vitesse en 2017 un outil de développement et souhaite utiliser la nouvelle compétence transport scolaire et maritime pour offrir plus de solutions de déplacement, coordonnées avec les transports existants.

Reste les trois paris indépendantistes. Breizhistance veut créer un vrai service ferroviaire public régional, refuse l’abandon des lignes de fret au privé, espère la réouverture d’une ligne nord-sud. Pour Bertrand Deléon (Notre Chance, l'Indépendance), il faut parfaire le réseau routier, notamment intérieur à la Bretagne et poursuivre une vraie politique ferroviaire Intercités. Selon Oui la Bretagne, poursuivre le plan Ligne Grande Vitesse permettant de rapprocher Quimper et Brest de Rennes mais en renégociant à la hausse la participation de l’état, créer un véritable maillage du territoire pour une meilleure desserte et adapter les tarifs de transports collectifs publics à ceux des sites de covoiturage.

Économie et emploi

Le Front de gauche a annoncé qu'il ferait de l'emploi "la question essentielle" de cette campagne. Pour cela, il formule plusieurs propositions comme la création d'un fonds régional pour l'emploi et la formation. Il réclame également que les aides aux entreprises soient soumises à des règles comme l'égalité des salaires hommes/femmes ou le respect des conditions de travail. À LO, Valérie Hamon dénonce "la politique des notables", comme les subventions aux grosses entreprises qui cassent de l’emploi, les allègements fiscaux pour les patrons et soutient "tout ce qui améliore le sort du peuple". 

EELV consacre une large part de son programme à la question, avec le projet de développer une autre économie, de proximité, innovante, respectueuse de l'environnement comme des salariés, éthique, solidaire. Le parti écologique imagine notamment des "états généraux de l'économie et de l'emploi", le développement de la marque Bretagne et les monnaies locales, ainsi qu'un plan de diversification des entreprises en difficulté vers d'autres productions. Oui la Bretagne veut lancer un grand emprunt breton pour les PME-PMI, soutenir le bénévolat et développer un "bouclier social breton". Breizhistance exige un audit de l’utilisation des 2 milliards d'euros du pacte d’avenir pour la Bretagne octroyés par l’État au lendemain du mouvement des "Bonnets rouges" pour savoir qui vraiment a bénéficié de cette somme.

À droite, Marc Le Fur entend orienter toutes les aides de la région aux très petites entreprises, aider au maintien des derniers commerces en milieu rural, former en priorité les demandeurs d’emploi dans les filières et métiers qui recrutent et pourvoir rapidement les 25.000 emplois vacants. Gilles Pennelle souhaite supprimer les subventions aux entreprises qui délocalisent et mettre en place un soutien aux TPE-PME et des aides en priorité aux entreprises réellement créatrices d’emplois en Bretagne. Les TPE-PME locales sont aussi une priorité pour Jean-François Gourvenec, de même que l'apprentissage, la recherche et l’innovation.

Agriculture et pêche

Les activités agricoles et piscicoles représentent une grande partie de l'activité en Bretagne. Les propositions en la matière sont donc au centre de nombre de programmes. Si Debout la France indique simplement  : "Nous soutiendrons l’agriculture et la pêche", d'autres ont déjà développé leurs idées. "Nous instaurerons des labels de qualités pour l’exportation, ainsi que des circuits courts, en partenariat notamment avec les collectivités locales, assure l'indépendantiste Bertrand Deléon. Nos ports verront un nouvel essor avec le cabotage et une économie tournée vers la façade atlantique, en partenariat avec les pays de l’arc atlantique". 

"Œuvrer au maintien d’une pêche vivrière à échelle humaine, respectueuse de la ressource pour maintenir le tissu social dans tous les petits ports comme alternative aux bateaux usines pollueurs et destructeurs" est l'objectif de Breizhistance. Même son de cloche chez EELV, qui veut assurer une transition écologique des pratiques agricoles, faire de la Bretagne un véritable territoire non OGM. Pour le PS, la Bretagne doit se fixer des objectifs quantitatifs et qualitatifs pour demain être le modèle d'une région agricole compétitive et performante en traçabilité, qualité ; faire à la pointe de la Bretagne le campus mondial de la mer est une autre proposition.

Toujours précis dans ses projets, Jean-François Gourvenec déclare vouloir créer à titre expérimental des centres régionaux de distribution de produits agricoles sur le modèle des AMAP (Association pour le maintien d'une agriculture paysanne), financés par la région, à but non lucratif. Gilles Pennelle souhaite, lui, défendre la pêche familiale et faire de la défense de la filière agricole une priorité régionale. Marc Le Fur vise un abondement des aides à l'installation des jeunes agriculteurs et des jeunes pêcheurs et la dynamisation du secteur pêche.

Environnement et énergie

Si elles sont transversales - des transports à l'alimentation, en passant par l'économie - et représentent forcément le point nodal du projet politique d'EELV, les questions liées à l'environnement sont aussi déclinées sous l'angle énergétique par les autres partis. Sur le nucléaire, par exemple. En la matière, quand le Front de gauche veut mettre en débat la "dénucléarisation de la Bretagne", en pointant la présence des sous-marins nucléaires de l’Île-Longue près de Brest, Breizhistance veut l'organiser sur les plans civil et militaire. Le programme du candidat de Oui la Bretagne mentionne une volonté de lutter efficacement contre la précarité énergétique par un plan d’aide à la rénovation des logements pour les particuliers.

Marc Le Fur affiche, lui, sa volonté de sécuriser l'approvisionnement en électricité, de permettre la construction d’une usine de production électrique à Landivisiau, d'aider les professionnels qui accepteront la pose de panneaux photovoltaïques sur leurs bâtiments et la mise en œuvre de méthodes et équipements d’économie d’énergie sur les bateaux. Pour Bertrand Deléon,  la Bretagne couvrira ses besoins énergétiques car elle a, selon lui, "tous les atouts naturels pour produire une énergie propre".
Jean-François Gourvenec annonce pour sa part une reprise en main de l’alimentation en eau potable et de l’assainissement. Surfant sur la prochaine COP21, le PS entend de son côté organiser un débat régional annuel sur la transition écologique de la région. Son "cap" énergétique est par ailleurs la recherche d’une autonomie accrue des territoires de Bretagne.

Sport et santé

Les thématiques du sport et de la santé font partie intégrante du débat. Pour EELV, elles sont clairement liées : "Le sport pour tous, pour la santé, le lien social, l'épanouissement", entend développer l'équipe de René Louail, qui se prononce également pour une politique ambitieuse, globale et durable de santé et bien-être, avec notamment l'interdiction de pesticides. Le Parti socialiste veut de son côté faire de la formation dans le domaine du sport un moyen d'accompagner les jeunes vers un métier. Il promet d'engager la rénovation du patrimoine sportif des lycées et de développer la pratique sportive en milieu scolaire.

Son principal concurrent, Marc Le Fur, se mobilise pour une politique équilibrée des équipements sportifs et veut encourager le sport de haut niveau. Sur le plan médical, il luttera contre les déserts, les conduites addictives et souhaite que la région devienne leader dans la prévention des cancers. Les déserts médicaux sont aussi une inquiétude pour Oui la Bretagne, qui veut permettre à tous les habitants d'accéder à une offre de soin à 20 minutes maximum de leur domicile.

Toujours en matière de santé, Bertrand Deléon entend instaurer une couverture sociale bretonne, responsable et équitable. "La Bretagne se dotera progressivement de son propre système de financement des retraites", espère-t-il. En ce qui concerne le sport, son vœu est que la Bretagne voit naître ses équipes nationales. Idée similaire chez Breizhistance : impulser une sélection de football bretonne présente dans les championnats internationaux et l’intégration des équipes de Loire-Atlantique dans la Coupe de Bretagne. 

Sécurité

Enfin, le thème de la sécurité, qui ne relève pas de la compétence du Conseil régional, est peu abordé. Ceux du Front national, des Républicains et du Parti socialiste s'aventurent toutefois sur ce terrain. Le premier estime qu'il faut davantage sécuriser les lycées et créer une police régionale des transports en commun, dans lesquels le second veut étendre la surveillance vidéo. Quant à l'équipe de Jean-Yves Le Drian, elle veut faire de la Bretagne le territoire leader en Europe dans le domaine de la cybersécurité, en créant la Breizh cyber valley.

Les candidats à la présidence de la région Bretagne : Breizhistance (tête de liste Gaël Roblin), Debout la France (Jean-Jacques Foucher), Europe Écologie-Les Verts (René Louail), Front de gauche (Xavier Compain), Front national (Gilles Pennelle), Les Républicains/Union des démocrates et indépendants (Marc Le Fur), Lutte ouvrière (Valérie Hamon), Notre Chance, l'Indépendance/Parti Breton (Bertrand Deléon), Oui la Bretagne (Christian Troadec), Parti socialiste/Parti radical de gauche (Jean-Yves Le Drian), Union populaire républicaine (Jean-François Gourvenec).

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