Milieu fermé et médicalisé, "les Ehpad font peur parce qu'on en a une image peu fiable." Invité de RTL mercredi 30 mai, le professeur Olivier Saint-Jean, chef de service de gériatrie à l’hôpital européen Georges-Pompidou réagit à la présentation du "plan de prise en charge de la dépendance" par la ministre de la Santé, Agnès Buzyn.
"Les Ehpad sont physiquement fermées, les libertés d'aller et venir sont remises en cause", reconnaît-il. C'est pour ces raisons qu'il prône le développement d'alternatives au placement des seniors en maison de retraite, comme c'est déjà le cas en Europe du Nord par exemple.
"On peut imaginer des tas de systèmes alternatifs, explique-t-il. Au lieu de faire de grandes structures, on peut faire des appartements dans des immeubles avec une partie de collectivité, des logements intergénérationnels..."
Le professeur Saint-Jean salue les efforts budgétaires faits par le ministère de la Santé mais souligne que le principal problème reste le manque d'effectifs, faute de recrutement suffisant. "Les conditions de travail sont très difficiles, on n'a pas de candidats, on manque de personnes formées dans ce domaine", explique-t-il. "Un mode d'organisation beaucoup plus ouvert sur l'extérieur pourrait rendre ce métier plus attractif."
Quant à la promesse d'affecter une infirmière de nuit dans chaque établissement, il doute de son efficacité. "L'arrière-pensée est surement d'éviter les transferts inutiles aux urgences mais je ne suis pas certain qu'une infirmière va résoudre tous les problèmes."
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