ÉDITO - Adrien Quatennens : "L'idée même d'organiser ce vote est assez malsain", juge William Galibert

Quatre mois après l'exclusion d'Adrien Quatennens du groupe LFI à l'Assemblée pour violences conjugales, les députés du parti votent pour un possible retour.

Le député LFI Adrien Quatennens.

Crédit : Bertrand GUAY / AFP

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Ce vote sur la réintégration d'Adrien Quatennens au groupe LFI, s'il a bien lieu, est incompréhensible. L'idée même d'organiser ce vote est assez malsain. LFI voudrait nous faire croire que c'est la démocratie interne qui va parler, que c'est la majorité qui va l'emporter quelque soit son choix, et donc qu'on n'aura rien à redire, qu'il faudra juste la boucler et respecter le résultat.

Alors, on va bien formuler les choses : les Insoumis auraient vraiment besoin d'un vote pour savoir si un homme condamné pour avoir frappé son ex-compagne peut continuer à siéger sur leur banc ? Besoin d'un vote pour savoir s'il peut continuer à voter les lois à leurs côtés, y compris quand ces lois concerneront l'égalité homme-femme ou bien la protection des victimes de violences ?

Pour un parti qui prétend être en pointe sur ces combats, ça ne tient pas une seconde, c'est même assez insultant pour les victimes de ces violences. Et d'ailleurs, le patron des députés socialistes, Boris Vallaud, lors du Grand Jury, a reconnu que ce retour serait une "erreur".

Le symbole d'un retour d'Adrien Quatennens

Adrien Quatennens a effectué sa peine : quatre mois de prison avec sursis, et 2.000 euros de dommages et intérêts. Il ne s'agit pas de le mettre au ban de la société, il ne s'agit pas de dire qu'il mérite le goudron et les plumes, de dire qu'il ne pourrait plus rien faire, rien dire, ne plus travailler. Il a été condamné, il aura bientôt terminé et purgé sa peine. Et il n'est pas non plus inéligible.

Mais Adrien Quatennens n'est pas comptable, pas professeur de maths, il ne peut pas reprendre son job comme si de rien n'était. Il fait de la politique Adrien Quatennens, et en politique, il y a quelque chose qui s'appelle le symbole. Et malheureusement pour lui, celui de son retour sur les bancs LFI serait un symbole désastreux, et son parti ne peut pas ne pas le voir.

Et ça, ce n'est pas une question de bannière politique, pas une croisade anti-Insoumis comme veut le faire croire Jean-Luc Mélenchon, qui en a fait un combat personnel.

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