Il n'y a plus de représentants du MoDem au sein du gouvernement. L'expérience gouvernementale de François Bayrou, Marielle de Sarnez et Sylvie Goulard aura duré en tout et pour tout un peu plus d'un mois. Mais la procédure judiciaire qui pèse sur le MoDem aura eu raison de leurs postes ministériels. Le parti est en effet sous le coup d'une enquête préliminaire concernant l'emploi de ses assistants parlementaires européens. Si la ministre des Armées Sylvie Goulard a annoncé son intention de quitter le gouvernement dès mardi 20 juin, afin "d'être en mesure de démontrer librement (sa) bonne foi", François Bayrou et Marielle de Sarnez ont eux annoncé leurs démissions à quelques minutes d'intervalle ce mercredi 21 juin. Cette dernière devrait maintenant présider le groupe MoDem à l'Assemblée. Quant au désormais ex-garde des Sceaux, il tiendra une conférence de presse à 17 heures pour s'expliquer.
"Ce n'était plus tenable", explique Alba Ventura. "À partir du moment où l'on exfiltrait Richard Ferrand, à partir du moment où Sylvie Goulard décidait de quitter le gouvernement, cela mettait une pression énorme sur François Bayrou et Marielle de Sarnez", poursuit l'éditorialiste. "La décision de Sylvie Goulard a précipité les choses", ajoute Anne Rosencher, directrice déléguée de la rédaction de L'Express.
François Bayrou ne s'accroche pas, c'est une surprise
Elizabeth Martichoux
"Rien ne se passe comme prévu, Emmanuel Macron n'est pas le maître des horloges. Il n'a pas souhaité la démission de Sylvie Goulard et c'est cela qui fait s'écrouler l'équilibre du château de cartes", analyse Elizabeth Martichoux, qui voit en la démission de François Bayrou "une surprise", sur le fait qu'il "ne s'accroche pas".
Pour Alba Ventura, le soupçon a eu raison de la participation gouvernementale des trois membres du parti centriste. "C'est pire que tout", assure-t-elle. "Le soupçon a tué le monde politique, il a défait la confiance entre les citoyens et les politiques, et c'est pour cela qu'on en est arrivés là".