Si les éditorialistes de la presse quotidienne sont d'accord mardi 28 janvier
sur "le pari perdu" de François Hollande "sur l'inversion de la courbe
du chômage", ils sont divisés entre ceux qui souhaitent durcir les
règles pour les chômeurs et ceux qui demandent des contreparties aux
entreprises.
Dans le clan des libéraux, Rémi Godeau de L'Opinion juge que "le pari perdu de l'inversion de la courbe restera comme un exemple du genre." Et de regretter "le biais idéologique sur le coût et le marché du travail, les contrats aidés, le smic, l'assurance-chômage, les licenciements collectifs". "Prétendre inverser la courbe du chômage sans introduire davantage de flexibilité dans notre droit du travail est illusoire. Enfin, en durcissant les règles d'indemnisation des chômeurs, dont le laxisme et la générosité n'incitent pas à reprendre un emploi", affirme Gaëtan de Capèle dans Le Figaro.
Dans Les
Echos, Jean-Francis Pecresse reconnait que "pour François Hollande
l'inversion de la courbe du chômage n'était pas un défi tactique mais
une conviction profonde." "A tant céder aux emplois aidés, à trop croire
aux vertus pourtant réelles de son crédit d'impôt compétitivité emploi,
le chef de l'Etat espérait vraiment faire mentir les économistes. C'est
l'économie qui le fait mentir", déplore-t-il. Dans L'Alsace
Raymond Couraud assure que "François Hollande a visiblement pris la
mesure du problème. Sa conversion forcée est récente. Il va devoir
convaincre ses compatriotes, et surtout ses amis, que le plus dur est à
venir."
"François Hollande n'ignore pas les risques, y compris politiques, de ce changement de cap. Mais plus qu'une inversion artificielle de la courbe en quelques mois, il s'est donné cette fois des moyens structurels de lutter contre le chômage.", estime de son côté Eric Decouty dans Libération qui au contraire attend "que l'intérêt national, devienne la préoccupation principale du Medef et que la reprise économique soit enfin au rendez-vous."
Paule Masson de
L'Humanité a également une idée sur la question : " il faut ouvrir un
débat politique jusqu'ici refusé : celui de la conditionnalité des
aides. Les fonds débloqués pourraient par exemple cibler des groupes
industriels en proie à la concurrence des pays à bas coût de
production." Elle plaide pour "favoriser les entreprises qui embauchent,
augmentent les salaires, investissent dans la recherche, innovent,
respectent l'égalité hommes-femmes, et sanctionner celles qui pratiquent
la course aux profits et à la rémunération des actionnaires."
" Sans abandonner le traitement des symptômes, il commence à s'attaquer aux racines du mal en offrant aux entreprises les moyens de restaurer leur compétitivité", souligne dans le Républicain Lorrain un Philippe Waucampt moyennement optimiste sur l'attitude du patronnat : "En instaurant un écosystème favorable à la croissance, François Hollande n'a pas la certitude d'être payé en retour par les employeurs."
Ils
sont nombreux, tel Henry Lauret du Télégramme à juger que "François
Hollande n'est pas le seul, il est seulement le dernier de nos hommes
politiques à faire croire qu'on peut battre le chômage à grand renfort
de promesses, de paroles et de contrats publics." Enfin, Jacques
Camus (La Montagne Centre France) souhaite que "les chômeurs, cessant
d'être instrumentalisés par les uns et les autres à des fins
politiciennes, reviennent au centre des préoccupations des gouvernants
et des partenaires sociaux".
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