Augustin Trapenard sur RTL : "Bayrou, en bon lecteur de Saint-Augustin, ne croit pas en la 'confiance'"
Dans sa chronique du 5 septembre, Augustin Trapenard s'appuie sur Saint-Augustin pour analyser le rapport de François Bayrou à la notion de confiance, notion centrale à trois jours du vote de l'Assemblée vis-à-vis de son gouvernement.
Ce vendredi 5 septembre 2025, un trois jours d'un vote de confiance crucial pour l'avenir de son gouvernement, le Premier ministre François Bayrou était l'invité de RTL Matin pour répondre aux questions de Thomas Sotto et Marc-Olivier Fogiel. L'évènement a naturellement offert à Augustin Trapenard le sujet de sa chronique du jour et l'occasion de s'intéresser à une notion omniprésente dans le débat public en cette rentrée : la confiance.
"Je pense qu'il ne faut jamais oublier d'où vient et d'où parle François Bayrou, nous rappelle Augustin Trapenard. François Bayrou, on l'oublie souvent, est agrégé de lettres classiques, latiniste, très catholique, un peu mystique et grand lecteur de Saint-Augustin. Et c'est intéressant de se replonger dans Saint-Augustin parce qu'il a beaucoup réfléchi sur le mot que tout le monde prononce en ce moment, le mot 'confiance'."
"Ce que je trouve assez fascinant dans ce tour des médias de pédagogie ou de combat, comme François Bayrou le disait sur RTL, c'est sa réaction dès qu'on prononce le mot 'confiance'. Il tique un petit peu, il dit 'oui, oui, on appelle ça comme ça', puis il corrige, il reformule ou alors, il rejette carrément le terme".
Saint-Augustin, grand théologien romain du IVe siècle, apporte à la "confiance" une attention particulière, qui pourrait n'être pas étrangère au Premier ministre. "Saint-Augustin, le philosophe, père de l'Église que François Bayrou a lu, étudié, peut-être même enseigné, ne cesse dans ses œuvres de nous mettre en garde, de nous alerter contre ce mot 'confiance', nous explique Augustin Trapenard. Il écrit par exemple dans La Cité de Dieu : 'Malheur à celui qui met sa confiance dans l'homme'."
Augustin Trapenard analyse ainsi cette citation : "La confiance, ça ne se donne pas à n'importe qui ou à n'importe quoi, ça ne se donne pas à un homme ou même à un gouvernement". "Il faut revenir à l'origine du mot, poursuit-il. En latin, la Fides renvoie à la foi, à la croyance en Dieu. C'est ça, pour Saint-Augustin et pour François Bayrou, la confiance. Si la confiance ou le vote de confiance, lundi ou les autres jours, vous n'y croyez pas, sachez que le Premier ministre, en bon lecteur de Saint-Augustin, il n'y croit pas non plus. Il croit en quelque chose de beaucoup plus grand".
