François Hollande a-t-il été trop loin dans ses confidences aux journalistes ? À la tribune de l'Assemblée nationale, le député Les Républicains, Pierre Lellouche, a vivement dénoncé mercredi 19 octobre le fait que le chef de l'État ait révélé avoir "ordonné l'assassinat de plusieurs terroristes". "La question de l'application de l'article 68 (de la constitution) est désormais posée", a conclu le député.
"Avez-vous ordonné des mesures de vengeance ?", lui ont demandé les journalistes Gérard Davet et Fabrice Lhomme dans un entretien qu'ils situent à la "mi-octobre 2015" et qu'ils rapportent dans leur livre Un président ne devrait pas dire ça.... (Stock). La réponse de François Hollande est claire, limpide, sans retenue : "Oui. L'armée, la DGSE [Directeur générale de la sécurité extérieure], ont une liste de gens dont on peut penser qu'ils ont été responsables de prises d'otages ou d'actes contre nos intérêts. On m'a interrogé. J'ai dit : 'Si vous les appréhendez, bien sûr...'". Et ça ne s'arrête pas là. Lorsque les deux journalistes du Monde lui ont demandé, le 9 octobre 2015, combien d'opérations Homo (opérations d'assassinats ciblés) il avait autorisé, Hollande a répondu : "J'en ai décidé quatre au moins". Des propos que Jean-Marc Ayrault, son ministre des Affaires étrangères, a lui-même dénoncé.
"Les bras m'en tombent", a lancé le député Pierre Lellouche, membre de la commission des Affaires étrangères, dans l'hémicycle. Pour lui, le chef de l'État a "violé ouvertement l'obligation de secret" et par conséquent, il a posé la question de l'application de l'article 68. "Le président de la République ne peut être destitué qu'en cas de manquement à ses devoirs manifestement incompatible avec l'exercice de son mandat. La destitution est prononcée par le Parlement constitué en Haute Cour", dispose ce fameux soixante-huitième article de la Constitution.
François Hollande aurait été le premier à avoir remarqué qu'il était allé trop loin dans ses confidences. Et ce sont les journalistes qui le rapportent dans leur livre : "Un mois plus tard, le 6 novembre 2015, comme s'il craignait de nous en avoir beaucoup trop dit, il donne le sentiment de vouloir faire machine arrière. Les opérations "Homo" ? "C'est totalement fantasmé'", assure-t-il.
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