Comment mieux définir et combattre l'antisémitisme ? Une proposition de résolution LaREM a semé le trouble jusque dans la majorité. Ce mardi 3 décembre matin le sujet a encore vivement agité la réunion du groupe LaREM, qui a "commencé à déraper", selon plusieurs participants. Les appels à s'opposer à ce texte se sont multipliés, d'un collectif de 127 intellectuels juifs à l'ensemble de la gauche, en passant par des députés "marcheurs".
Si le texte est adopté, en début de soirée, cela risque d'être grâce aux voix de la droite et de centristes. "On va jouer un peu les pompiers de service", a taclé le patron des députés LR Damien Abad. La proposition de résolution a été proposée par Sylvain Maillard, député LaREM de Paris et président du groupe d'études de l'Assemblée sur l'antisémitisme, qui considère que "pour (le) combattre au XXIe siècle, il faut mieux le définir". Cette proposition a été cosignée par une centaine de députés de divers bords, dont environ 80 LaREM (moins d'un tiers du groupe), y compris le président du mouvement Stanislas Guérini.
La résolution suggère de reprendre la définition de l'Alliance internationale pour la mémoire de l'Holocauste (IHRA), déjà validée par le Parlement européen et plusieurs pays, et appuyée par Emmanuel Macron en février dernier devant le Conseil représentatif des institutions juives de France (Crif). Le président avait alors affirmé vouloir élargir la définition de l'antisémitisme à l'antisionisme.
"L'antisémitisme est une certaine perception des juifs qui peut se manifester par une haine à leur égard. Les manifestations rhétoriques et physiques de l'antisémitisme visent des individus juifs ou non et/ou leurs biens, des institutions communautaires et des lieux de culte", selon la définition de l'IHRA.
Selon le collectif d'intellectuels juifs, la résolution est "hautement problématique" car elle "assimile (...) l'antisionisme à l'antisémitisme". "De nombreuses victimes de l'Holocauste étaient antisionistes", rappelle-t-il dans une tribune au Monde. En outre, la définition de l'IHRA est "déjà utilisée pour stigmatiser et réduire au silence les critiques de l'État d'Israël, notamment les organisations de défense des droits humains", pointe le collectif.
Comme d'autres, la présidente du RN Marine Le Pen s'est inquiétée mardi du risque que la résolution "puisse interdire de critiquer Israël", ce que récusent ses signataires et soutiens.
Deux "marcheurs" et une poignée de députés PCF et MoDem ont demandé ensemble le retrait du texte. "Sauf à envoyer un message politique désastreux, il ne peut être question de renoncer à ce projet", a répondu lundi 2 décembre le chef de file des députés LaREM Gilles Le Gendre dans un courrier interne.
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