Jean-Luc Mélenchon repart en guerre. Dimanche 16 mars, il s'en est pris très durement à François Hollande. Aujourd'hui, il appelle à manifester contre le pacte de responsabilité. Le coprésident du Parti de gauche (PG) cherche d'abord à exister. Et c'est dur.
Alors, il monte le ton. On l'a entendu, ce week-end, traiter François Hollande de "menteur", dénoncer ses "lois scélérates". On l'a entendu aussi traiter les journalistes de "vermine". Bon, ça on a l'habitude. On a retrouvé le Mélenchon qui perd ses nerfs et qui tourne en rond.
Il cherche à reprendre la main. Sauf que la main, il ne l'a plus. Rappelez-vous de son appel à la révolution fiscale, la manif anti-TVA, début décembre. Il croyait surfer derrière les "bonnets rouges". Ça a été un bide.
En fait, cela fait longtemps maintenant que Jean-Luc Mélenchon ne progresse plus. Il continue d'invoquer Robespierre ; mais la Révolution, elle s'est assise sur sa chaise. Mélenchon s'est laissé enfermer dans la protestation. Il court après ce statut de recours à gauche, auquel il continue de croire, alors que le train est passé.
Mélenchon, c'est fini ? En tout cas, il est très seul aujourd'hui. Les relations sont toujours très fraîches avec les communistes, qui ont d'autres intérêts aux municipales que de balayer les socialistes. Il est même fâché avec quelques-uns de ses lieutenants, qui le trouvent ingérable. Certains n'aiment pas sa "dérive gauchiste".
Alors, on sait que Jean-Luc Mélenchon a tout misé sur les élections européennes. Il est persuadé d'assister à ce moment-là à la descente aux enfers de François Hollande et de la gauche socialiste. Il y croit, c'est son rendez-vous ! Il croit qu'il va renaître, plus fort, tel le Phénix. Il croit qu'il emportera tout sur son passage, et qu'avec des écolos, des amis de Besancenot et des socialistes égarés, il créera une grande coalition. La "majorité alternative", comme il dit.
Sauf qu'il donne le sentiment de prêcher dans le désert. C’était d'ailleurs très frappant dimanche, lors de son discours à Paris pour les municipales. Discours qui avait presque des accents messianiques. Oui, Jean-Luc Mélenchon le dit : il ne s'appartient plus. "Je suis une butte témoin, un patrimoine commun, cette irréductible volonté d'indépendance politique que nous incarnons", a-t-il lâché lors du meeting. Un peu lunaire !
Mélenchon, vous comprenez ce n'est plus un homme politique. Mélenchon, c'est Lénine, c'est le Che, c'est la statue du commandeur. À l'entendre, il fait partie du patrimoine de l'Humanité. Enfin, c'était plutôt c'est Apollo 13 : "On l'a perdu, Houston !"
C'est une vraie bonne nouvelle pour la gauche dite "sociale-démocrate". On en pense ce qu'on veut, mais la voix de Mélenchon peut faire mal. Il ne pèse pas grand chose politiquement, mais il lui reste une vraie capacité de nuisance. Aux municipales ça ne change rien. Mais dans une bagarre présidentielle, c'est un risque de garder un loustic pareil sur sa gauche.
D'ailleurs, François Hollande a tout fait pour l'isoler. Il sait bien qu'il aura un candidat sur sa gauche. Il s'arrange pour que ce ne soit pas Mélenchon. Et pour ça, on murmure à l’Élysée qu'il "traite" son frère jumeau communiste, Pierre Laurent.
En politique on ne choisit pas ses ennemis, mais on peut faire le tri entre ses amis. Surtout quand ils sont très féroces.
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