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Alba Ventura
Crédit : Elodie Grégoire
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Manuel Valls est en visite en Allemagne depuis lundi 22 septembre, dans un climat entre Paris et Berlin (en particulier après le report de nos promesses budgétaires). Mais on a frôlé la lune de miel avec Angela Merkel. C'était même extrêmement chaleureux entre la chancelière et le Premier ministre, qui a eu droit - comme c'est la tradition lors d'un voyage officiel - aux honneurs militaires.
On s'attendait à un bras de fer. On se disait que peut-être Manuel Valls allait tenter de tordre le bras à Angela Merkel qui, en retour, lui aurait fait la leçon sur les déficits. En réalité, ce fut très cordial. On a eu droit à des échanges d'amabilités.
Ils se sont même joués de la mandoline tous les deux. Qu'elle était douce la chansonnette de Valls le Catalan aux oreilles d'Angela. "Oui, la France doit assumer ses responsabilités", a dit le Premier ministre. Il a même cité l'Allemagne en exemple : "L'Allemagne qui, elle, a fait des efforts alors que la France a décroché depuis dix ans".
Qu'elle était douce la chansonnette de Manuel le Catalan aux oreilles d'Angela
Alba Ventura
Il n'en fallait pas plus à Angela Merkel pour louer le courage de ce Premier ministre qui a engagé, aux yeux de la chancelière, "un programme de réformes très ambitieux et impressionnant". Que de courtoisie !
Angela Merkel s'est méfiée de Nicolas Sarkozy. Puis elle a découvert qu'elle pouvait travailler avec lui. Elle a ensuite rencontré François Hollande : elle n'a pas trouvé le mode d'emploi, donc elle s'en méfie un peu. Manuel Valls, pour elle, c'est l'homme nouveau qui ressemble plus à un Schroeder ou un Blair qu'aux autres dirigeants socialistes, ce qui est un peu plus rassurant pour elle.
Surtout Manuel Valls, pour elle, c'est celui qui a sacrifié Arnaud Montebourg qui criait partout qu'il ne fallait surtout pas épouser la ligne de la droite allemande. Cela a beaucoup compté pour Angela Merkel. À ce titre-là, Manuel Valls il a eu droit à une prime. Disons qu'elle lui a rendu la politesse.
Sur le fond, pourtant, la chancelière reste inflexible. Une fois passés les ronds de jambes, le discours d'Angela Merkel était très net. Les réformes de la France ? "C'est à la Commission européenne d'apprécier". Les investissements ? "Non merci, il y a d'autres façons de faire de la croissance". Autrement dit : "Continuez, messieurs, à réformer".
Angela Merkel est une pragmatique. Si elle a fait au Premier ministre français un joli cadeau en terme d'image et de stature, ce n'est pas parce qu'elle joue la "carte" Valls. C'est surtout parce qu'elle a très peur que la France largue les amarres. Les Allemands ont très peur de l'effondrement français. Il n'y a qu'à voir le titre du journal Bild, "Krankreich" : la France, royaume des malades.
Les Allemands ont très peur de l'effondrement français
Alba Ventura
Angela Merkel ne croit pas forcément avoir trouvé un appui en la personne de Manuel Valls. Si elle l'a particulièrement soigné, c'est parce qu'elle ne veut surtout pas décourager ses bonnes volontés.
La formule veut qu'il n'y a pas d'amour, mais qu'il n'y a que des preuves d'amour. Pour Angela Merkel, c'est pareil. Peu importe les grandes déclarations enflammées, ce qui compte ce sont les actes. A bon entendeur, et Auf Wiedersehen !
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