La tension monte en Corse après l’agression dans un quartier d’Ajaccio de deux pompiers et d’un policier, suivie de la mise à sac d’un lieu de prière musulman et de manifestations à fort relent xénophobe. Cette vive réaction est-elle le signe d’un particularisme corse ?
Le nombre des violences physiques explose en Corse, comme partout en France. De 2009 à 2014, il a progressé de 26%, soit deux agressions par jour. Et il y a sur l’île, à Bastia, Ajaccio ou Porto Vecchio, comme dans n’importe quelle agglomération française, des quartiers chauds. On y retrouve les mêmes problèmes : chômage, échec scolaire, trafic de drogue, immigration clandestine et tensions entre communautés.
La Corse renvoie l’image du malaise français constaté dans plusieurs quartiers
Yves Thréard
Alors, évidemment, l’exaspération de la population, là-bas comme partout ailleurs en France, grandit.
La grande majorité des Corses réprouve le racisme, mais comme à Paris, Lyon ou Marseille, la xénophobie gagne du terrain. D’où les slogans, intolérables, entendus ce week-end : "On est chez nous" ; "Les Arabes, dehors". Mais ne l’oublions pas : c’est la violence qui conduit à la haine.
Donc la Corse renvoie l’image du malaise français constaté dans plusieurs quartiers. Certains quartiers y sont aussi des territoires perdus de la République. Pompiers, policiers et gendarmes y sont indésirables. Et on peut s’étonner que le gouvernement réagisse aussi mollement, seulement par quelques tweets ou brefs communiqués.
il est urgent que Paris rappelle la Corse à l’ordre républicain
Yves Thréard
Pourquoi laisse-t-il le préfet de Corse seul en première ligne ? Dès qu’il y a des violences, à Marseille ou ailleurs, le premier ministre ou le ministre de l’Intérieur nous ont habitués à leur départ sur place dans l’heure.
Que font-ils aujourd’hui ? Avec la victoire récente des nationalistes à la tête de l’île, considèrent-ils que ce n’est plus à Paris de garantir la sécurité des insulaires ?
Très clairement on sent une appréhension corse à l’Élysée et à Matignon. Et on peut s’inquiéter du silence qui a accompagné à Paris la victoire des nationalistes. Jean-Guy Talamoni, le nouveau président de l’Assemblée corse, a quand même dit que la Corse "n’était pas un morceau d’un autre pays", mais une nation ! Déclaration inacceptable. Les violences de ce week-end le montrent, il est urgent que Paris rappelle la Corse à l’ordre républicain, à tous points de vue. Sans faiblir.
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