Affaire Sarkozy : Valls pouvait-il ignorer les écoutes ?

DÉCRYPTAGE - Le ministre de l'Intérieur a déclaré avoir appris l'affaire des écoutes sur Nicolas Sarkozy à travers la presse. Est-il possible que l'information ne lui soit pas parvenue ?

Manuel Valls à l'Assemblée nationale le 25 février.

Crédit : AFP / JACQUES DEMARTHON

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Manuel Valls a affirmé ce mercredi 12 mars qu'il avait été mis au courant des écoutes de Nicolas Sarkozy par la presse, sur l’antenne de RTL. Tandis que le Premier ministre Jean-Marc Ayrault, lui, savait depuis le 26 février.

Est-il vraiment possible que le ministre de l'Intérieur n'ait pas eu cette information en amont ? Le premier flic de France, pas au courant de l'enquête la plus explosive de ces derniers mois ? L'idée laisse perplexe, au regard du fonctionnement ancestral de la machine policière.

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VIDÉO - Affaire Sarkozy : Manuel Valls dit avoir été informé des écoutes par la presse

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En théorie, les policiers qui enquêtent sur ce genre d'affaires n'ont de compte à rendre qu'au juge d'instruction qui leur a adressé une commission rogatoire. En pratique, ils font remonter des notes et des rapports d'enquête qui n'ont aucun caractère officiel et qui sont destinées à leur hiérarchie.

Un dossier qui s'arrête au bureau de la Direction centrale de la police judiciaire

Ce mercredi, Christian Lothion, ancien directeur central de la police judiciaire, a confirmé qu'il était personnellement au courant de cette enquête et des écoutes en cours mais qu'il n'en a jamais informé Manuel Valls, ni sur le fait, ni sur le contenu de ces écoutes.

Ce dossier hautement inflammable ne serait donc jamais allé plus loin que son bureau. Une discrétion qu'il aurait toujours appliqué, selon lui, à d'autres affaires politico-financières. Seule exception faite à propos de quelques dossiers terroristes où il jugeait qu'au nom de la sûreté de l’État, son ministre de tutelle devait être informé officieusement d'une enquête en cours.

Pas de preuve que Valls était au courant

Reste à savoir si le blocage de ces éléments d'enquête a été parfaitement hermétique et si quelques indiscrétions ne sont pas arrivées jusqu'aux oreilles du ministre. Mais personne ne peut à cet instant brandir la preuve que Manuel Valls savait, bien avant les fuites dans la presse.

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