De l'état de grâce au lynchage, il n'y a qu'un pas qu'une seule erreur peut allègrement vous faire franchir. Christiane Taubira, qui n'a jamais été en odeur de sainteté auprès de la droite, jouissait toutefois jusqu'à cette semaine d'une aura certaine auprès des sympathisants de gauche.
Mais la ministre de la Justice risque bien de voir s'abattre sur elle l'épée de Damoclès suspendue au-dessus de la tête du pouvoir depuis le début de l'affaire Sarkozy. Jean-François Copé, toujours prompt à réclamer la tête d'un membre du gouvernement, demande désormais la démission de la ministre de la Justice. Les responsables de l'UMP ne peuvent qu'approuver et comparent déjà Christiane Taubira à Jérôme Cahuzac.
Christiane Taubira n'est toutefois pas femme à se laisser faire et a tenu ce mercredi une conférence de presse pour assurer qu'elle n'avait "pas menti" et qu'elle "ne démissionnera pas". Et d'ajouter : "Je n'ai pas d'information sur la date, la durée et le contenu des écoutes", en vantant le fait que le gouvernement actuel aurait "divisé par dix la remontée des informations" à la Chancellerie. Jean-Marc Ayrault a, de son côté, déclaré que Christiane Taubira avait "sa place au gouvernement".
Car la révélation de la mise sur écoute de l'ancien président de la République a immédiatement posé la question de ce que savait le gouvernement. "Rien", ont d'abord répondu en cœur les principaux ministres concernés. Lundi 10 mars, la Garde des sceaux se présente même sur le plateau du 20h de TF1 et affirme sans la moindre hésitation qu'elle n'a jamais été informée de l'enquête qui visait l'ancien chef de l’État.
C'était sans compter sur la promptitude du Canard enchaîné à publier des informations s'opposant à la version des faits de la ministre. Jean-Marc Ayrault se présente alors au 20h de France 2, une journée avant la date initialement prévue.
Et coup de tonnerre dans la communication étatique : oui, le Premier ministre et Christiane Taubira savaient tout depuis le 26 février. Manuel Valls, ce mercredi sur RTL, a beau affirmer que, non, sa collègue "n'a pas menti", le mal est fait. Difficile désormais de savoir de quoi sera désormais fait l'avenir de Christiane Taubira, dont l'éventuel mensonge pourrait mettre à mal l'image et la crédibilité.
Pis, il viendrait mettre en exergue le manque de maîtrise du gouvernement en termes de communication. Matignon avait pourtant mis en place en octobre dernier de nouvelles règles en la matière censées éviter les "couacs".
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