Il n'est plus question de la déchéance de nationalité pour les terroristes binationaux nés en France. C'est à se demander qui est le président de la République française : François Hollande ou Christiane Taubira ? Car c’est la ministre de la Justice qui a annoncé cet abandon mardi 22 décembre. Elle l'a fait depuis l’étranger, depuis Alger. L’endroit a son importance puisqu’il y a de très nombreux binationaux franco-algériens. En terme d’image, c’est catastrophique pour François Hollande, lui qui tentait de se présidentialiser en vue de 2017 et d’affirmer son autorité de père de la nation depuis les attentats.
Le chef de l'État s’est fait piégé sur toute la ligne. Il s'est fait piéger par sa ministre, dont on se demande s’il aura le courage de la virer (elle a, quand même là, franchi la ligne rouge). Mais il s'est fait piéger par lui-même aussi. La décision de déchéance de nationalité, c’est lui qui l’avait prise dans la nuit du 15 au 16 novembre, jour de son grand discours solennel au Congrès à Versailles. Le calcul très politicien de Hollande était le suivant. Il s’emparait d’un symbole fort vis-à-vis de l’opinion traumatisée par les attaques islamistes. Il coupait l’herbe sous le pied de la droite et du FN, qui réclamaient l’adoption de cette mesure depuis longtemps.
La gauche version Taubira, toujours prompte à pousser des cris d’orfraie quand les droits de l’homme sont en jeu, François Hollande pensait en faire son affaire. Il était certain que le Conseil d’État - toujours consulté préalablement pour savoir si un texte est conforme aux grands principes républicains - dirait que cette réforme serait impossible. Or le Conseil d’État a donné son feu vert.
François Hollande a fait un très mauvais calcul. C'est un fiasco total. Résultat : il sort de cet épisode plus faible que jamais. La droite est dans tous ses états et veut lui faire payer ce nouveau renoncement en ne le suivant plus sur la réforme de l’état d’urgence. Pour l’opinion, c’est encore une promesse non tenue d’un président qui reste, à ses yeux, l’otage de Taubira et d’une gauche très impopulaire. "On ne sort de l’ambiguïté qu’à ses dépens", disait le Cardinal de Retz. La formule n’a jamais aussi bien collée qu’à François Hollande.
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