François Hollande a présenté ce mardi 4 février un nouveau plan cancer pour la période 2014-2019. Un dispositif doté de 1.5 milliards d'euros dont 730 millions seront directement consacrés à des nouvelles mesures.
Une somme qui sera notamment allouée à la lutte contre le tabagisme, responsable de 30% des décès par cancer (44.000 morts par an) dans l'Hexagone chaque année.
Le chef de l'État a demandé à la ministre de la Santé Marisol Touraine de présenter "avant l'été un programme national de réduction du tabagisme".
Le tabagisme est la "première cause de mortalité pour les femmes et pour les hommes", a rappelé François Hollande. Le Président a indiqué qu'il comptait "agir sur la consommation" et "utiliser tous les leviers", à commencer par "le premier, le prix".
"Au fond, il
s'agit de dire non à la résignation. Il y a plus de 40.000 personnes qui
meurent d'un cancer lié au tabac, c'est inacceptable", a embrayé Marisol Touraine au micro de RTL.
Le Président a également précisé que les hausses du prix du tabac se poursuivraient mais que désormais "les recettes supplémentaires abonderont un fonds dédié à la recherche, à la prévention et à la prise en charge du cancer".
Même si la France est le pays d'Europe qui a
connu les hausses de prix "les plus fortes", il y a aujourd'hui "plus de fumeurs qu'il y a
cinq ans", a-t-il déploré, rappelant que le plan précédent ambitionnait de faire diminuer la part du nombre de fumeurs.
Emboîtant le pas à François Hollande, Marisol Touraine a assuré au micro de RTL que le
gouvernement devrait désormais privilégier "une hausse (...)
significative" qui "s'intègre dans une démarche d'ensemble" d'"aide au
sevrage".
"Depuis que nous sommes aux
responsabilités, le prix du tabac a augmenté de 80 centimes. Mais
l'augmentation du prix du tabac ne suffit pas", a-t-elle martelé.
Les inégalités face aux coûts relevés des traitements sont au cœur du volontarisme présidentiel. "Sortir du tabac doit être de plus en plus gratuit", a-t-il martelé. Pour soutenir les fumeurs désireux d'en finir avec leur addiction, François Hollande a annoncé la mise en place d'un numéro unique leur permettant d'être aiguillé vers les professionnel le plus proche.
Le forfait de 150 euros pour
aider les jeunes fumeurs à sortir de la cigarette avec l'achat de
substituts nicotiniques sera étendu en 2015 aux 25-30 ans, à tous les
malades du cancer et aux plus démunis (bénéficiant de la CMU). Enfin, les infirmières scolaires seront habilitées à proposer des substituts nicotiniques.
Une campagne publicitaire "avec des images si dures soient-elles", a annoncé le Président, va être déployée aux heures de grande écoute à destination des adolescents pour les dissuader de commencer à fumer.
Avec un slogan accablant : "Un jeune qui entre dans l'addiction au tabac
a une chance sur deux de mourir avant 60 ans. Fumer à 17 ans c'est
prendre le risque de mourir avant 60 ans, cette phrase doit être répétée
partout et à tous", a martelé François Hollande.
"Il faut être accompagné pour arrêter de fumer, a abondé Marisol Touraine sur RTL. Or, on sait
qu'aujourd'hui, les dispositifs existants ne sont pas aussi performants
que ce qu'on pourrait espérer. Il faudra donc développer l'aide au
sevrage, en multipliant par trois la prise en charge pour les
jeunes, avoir une ligne téléphonique d'information pour être soutenu et
informer avec des campagnes qui soient pensées en particulier pour
les plus jeunes".
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