Pour Matthew McConaughey, la revanche est éclatante. L'acteur a remporté l'Oscar du meilleur acteur pour son rôle de malade du sida en guerre contre les autorités sanitaires américaines dans Dallas Buyers Club, ce dimanche 2 mars lors de la 86e cérémonie des Oscars à Hollywood. Longtemps abonné aux comédies romantiques et aux films d'action, Matthew McConaughey s'est réveillé un beau matin avec l'envie de faire "des films qui comptent", négociant avec succès l'un des virages professionnels les plus radicaux de ces dernières années à Hollywood.
Il
y a cinq ans, personne à Hollywood n'aurait cru que ce Texan au
physique avantageux, habitué des unes de la presse people, brandirait un
jour un Oscar, à la barbe de Leonardo DiCaprio ou Christian Bale. Mais
à 44 ans, Matthew McConaughey, est au faîte de sa carrière, après une
série de choix audacieux, qui ont fait oublier les tablettes de chocolat
et découvrir un acteur à la palette d'émotions impressionnante. "Ma
carrière vit actuellement un moment formidable", déclarait l'acteur à
l'AFP lors de la sortie de Dallas Buyers Club, le film qui lui a valu
l'Oscar dimanche soir. "Je prends beaucoup de plaisir, et j'aime mon
travail comme jamais".
Né d'une mère institutrice et d'un père
travaillant dans les pipelines, le jeune Matthew se destine d'abord à
une carrière d'avocat, avant de se tourner vers le cinéma. Lorsqu'il
entre à l'Université du Texas, il pense devenir réalisateur. Mais une
fois achevées ses études, c'est comme acteur qu'il trouve du travail à
Los Angeles. Il commence à peine sa carrière qu'il a déjà le nez
pour s'entourer des meilleurs : pour son deuxième film comme acteur, on
le retrouve dans Génération rebelle (1993) de Richard Linklater,
entouré de Milla Jovovich et Ben Affleck.
Mais c'est le rôle
principal dans Le droit de tuer? (1996) de Joel Schumacher, où il
donne la réplique à Sandra Bullock, Kevin Spacey et Samuel L. Jackson,
qui le met sur orbite. Dès lors, sa belle gueule et ses biceps en
font le candidat idéal pour les comédies romantiques, qu'il enchaînera
avec succès pendant une bonne décennie : Un mariage trop parfait
(2001), Comment se faire larguer en 10 leçons (2003), Playboy à
saisir (2006), L'amour de l'or (2008) ou Hanté par ses ex (2009).
Jusqu'au jour où il décide de dire stop, au tournant de la quarantaine. L'acteur a rencontré en 2006 la femme de sa vie, le mannequin brésilien Camila Alves, il voit naître ses premiers enfants --il en a trois aujourd'hui, deux garçons et une fille-- et il veut prendre le temps de réfléchir à sa carrière. "Je savais que j'allais me poser pendant un temps, et que les choses se décanteraient", expliquait-il récemment au magazine Variety. "Mais je ne savais combien de temps ça prendrait et c'était assez effrayant". "On m'envoyait des projets avec des gros salaires, et je disais non. Après, on a cessé de me les envoyer. Puis plus rien. Le message était passé", dit-il.
Selon l'acteur, c'est
grâce à cette mise en retrait qu'il a commencé à intéresser des
réalisateurs qui ne regardaient habituellement pas dans sa direction...
des gens comme William Friedkin ou Steven Soderbergh. Le premier
en fait un terrifiant tueur à gage dans Killer Joe (2011), le second
un irrésistible patron de club de strip-tease masculin dans Magic Mike
(2012). Avec ces rôles, il s'éloigne encore des studios hollywoodiens
et plonge résolument dans le cinéma indépendant. Plus par nécessité que
par calcul.
"Je n'ai pas consciemment choisi d'aller vers le
cinéma indépendant", dit-il. "C'est juste que je voulais de beaux rôles.
Or ces rôles sont difficiles à trouver dans les gros films. Et quand il
y en a, ils ne sont pas pour moi, on va voir George Clooney". On
le voit ainsi dans The Paperboy (2012), le magnifique Mud (2012) ou Le loup de Wall Street (2013). Mais c'est Dallas Buyers Club, où il
incarne un malade du sida, qui parachève sa mue, au prix d'une
transformation physique drastique --il perdra 20 kilos pour le rôle.
Ironie
du sort, c'est grâce à tous ces rôles "indépendants" et à sa prestation de policier dépressif dans la série True Detective qu'il retrouve le
chemin des studios. Mais pas pour n'importe quel projet : il tient le
rôle principal de la dernière folie de Christopher Nolan, au scénario
ultra-secret : Interstellar.
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