COP21 : l'économie verte est-elle en marche ?
Elle contribue à la baisse des consommations d'énergie, de matières premières et d'eau. À quoi ressemble l'économie verte au quotidien ?
"L'économie verte est une économie qui engendre une amélioration du bien-être humain et de la justice sociale, tout en réduisant sensiblement les risques environnementaux et les pénuries écologiques". La définition du Programme des nations unies pour l'environnement (PNUE) est conceptuelle. Dans les faits, à quoi ressemble l'économie verte au quotidien ? Les résultats sont-ils là ?
À quelques jours de la COP21, la conférence sur le climat organisée à Paris à partir du 30 novembre, les voyants sont au vert dans les discours des politiques. Avec l'essor des énergies renouvelables, l'écologie est devenue un des secteurs à part entière de notre économie.
Par définition, l'environnement est le poumon de l'économie verte. Son objectif est de veiller à la protection des milieux naturels et à la bonne gestion des ressources. Certains métiers verts existent déjà. On peut penser aux métiers de la protection de l'air et du climat, de la gestion des déchets, de la protection des paysages et de la biodiversité ou encore de la maîtrise de l'énergie.
Les éco-activités représentent 2,3% de la production française totale
Selon le ministère du Développement durable, les éco-activités (production de biens et de services environnementaux) représentent 442.400 emplois en 2013 (ETP, équivalent temps plein) dont 78.500 emplois dans le domaine de l'eau, 90.650 emplois dans le domaine des déchets et 81.800 emplois dans le domaine de l'énergie. Les éco-activités représentent environ 1,5% de l'emploi total.
En deux ans, le nombre d'emplois dans ce secteur est en recul de 0,3% (-0,2% pour l'ensemble de l'économie). "Cette légère diminution s'explique principalement par la baisse de l'emploi dans le domaine des énergies renouvelables (-8,7%) et notamment du photovoltaïque", explique le ministère.
La perte totale en emploi est estimée à plus de 6.000 ETP, détaille le ministère. La croissance des effectifs dans le secteur de l'agriculture biologique, où la croissance a été la plus forte parmi les emplois verts en 2013, a atténué la baisse globale".
D'autres indicateurs ont de quoi réjouir les partisans de l'économie verte. Selon le Commissariat général au développement durable, la production des éco-activités atteint 86,1 milliards d’euros (+0,9%), soit 2,3 % de la production française totale.
Le montant de la valeur ajoutée générée par les éco-activités s’élève à 31,5 milliards d’euros, soit 1,5% du produit intérieur brut et la balance commerciale issue du domaine des éco-activités est excédentaire de l’ordre de 2,8 milliards d’euros.
Malgré un bilan mitigé, l'économie verte a le vent en poupe. Les industriels investissent dans les métiers de recherche et développement pour réduire leur empreinte écologique. En octobre 2014 par exemple, la compagnie Air France avait inauguré un vol Paris-Toulouse alimenté en biocarburant, un additif issu de la fermentation de la canne à sucre, à hauteur de 10%.
Des efforts que l'industrie devra poursuivre à n'en pas douter. En effet, "la teneur de l'atmosphère en gaz à effet de serre a atteint un nouveau pic en 2014, poursuivant ainsi une progression inexorable", a déclaré l'Organisation météorologique mondiale le 9 novembre 2015.
