Youssouf Fofana : "Pas les moyens de gérer ces détenus", dit un gardien de prison

"Nous n'avons pas les moyens de traiter ces psycho-pathologies". Emmanuel, gardien pénitentiaire à la prison de Condé-sur-Sarthe (Orne), où Youssouf Fofana s'en est pris à l'un de ses collègues mercredi 18 juin, témoigne de l'impuissance des surveillants face au comportement ingérable de ce détenu particulier.  

Sa peine alourdie après plusieurs agressions

L'ancien chef du gang des barbares, à l'origine de l'enlèvement, de la torture et de l'assassinat d'Ilan Halimi en 2006, y purge actuellement une peine de prison à perpétuité avec 22 ans de sûreté. Sa peine avait déjà été alourdie de quatre ans vendredi pour deux agressions contre des surveillants entre décembre 2013 et février 2014.

Mercredi, "au moment de la distribution du repas dans la zone du quartier disciplinaire", Youssouf Fofana a remis le couvert. "Son co-détenu a tenté de planter une arme artisanale dans la carotide d'un surveillant", explique Emmanuel au micro de RTL. Les gardiens pénitentiaires ont alors voulu extraire Youssouf Fofana de la cellule. Celui-ci a refusé, se réfugiant dans le coin le plus exigu de la cellule.

Les surveillants pénitentiaires fatalistes

"Un premier collègue muni d'un bouclier a alors essuyé des coups de pieds et de poings. Youssouf Fofana a ensuite pris une arme artisanale, confectionnée avec un stylo-bille limé, pour asséner plusieurs coups, dont l'un a atteint un gardien au niveau du cou", témoigne Emmanuel.

Selon lui, Youssouf Fofana est "quelqu'un qui relève de la psychologie particulière, qui a besoin qu'on s'occupe de lui, parfois qu'on le materne et parfois qu'on le laisse". Un type de détenu "difficilement gérable pour nous, continue-t-il. Nous n'avons ni l'équipement, ni la formation nécessaire. Et la législation rend impossible toute intervention par la force pour traiter ces cas-là", regrette-t-il.