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Vols chez Drouot : 50 personnes renvoyées devant la justice
Parmi les suspects, six commissaires-priseurs et plusieurs "cols rouges", qui seront jugés en correctionnelle pour des vols d'oeuvres d'art entre 2006 et 2009.
Un commisseur priseur lors d'une vente aux enchères (illustration)
Crédit : MARTIN BUREAU / AFP
Ils sont soupçonnés d'avoir volé et revendu des objets destinés à être vendus aux enchères dans la célèbre salle des ventes parisienne. Cinquante personnes, dont six commissaire-priseurs et plusieurs "cols rouges", ont été renvoyées en procès à Paris pour de nombreux vols, a-t-on appris lundi 6 juillet, une source judiciaire confirmant l'information de M6.
Le scandale avait éclaté fin 2009. Les premiers vols visés par l'ordonnance de renvoi en correctionnelle remontent à début 2006. L'enquête pour association de malfaiteurs a mis au jour les pratiques de certains commissionnaires, les "cols rouges", chargés de la manutention et du transport d'objets destinés aux ventes de l'Hôtel Drouot. Ils sont soupçonnés de vols, lors d'inventaires de succession et d'enlèvements des objets et oeuvres d'art destinés aux enchères. Ces objets étaient stockés, puis mis aux enchères au célèbre hôtel des ventes parisien, au profit des commissionnaires de Drouot. Les policiers avaient notamment retrouvé un tableau attribué à Gustave Courbet.
Les commissaires-priseurs, parmi lesquels figurent Claude Boisgirard, Hubert Brissonneau, Philippe Lartigue et Éric Caudron, sont soupçonnés d'avoir fermé les yeux sur ces agissements et d'avoir accepté de vendre des objets dont ils connaissaient l'origine frauduleuse, pour le compte des "cols rouges", appelés aussi les "Savoyards". Le scandale avait mis en lumière cette corporation, regroupée au sein de l'Union des commissionnaires de l'hôtel des ventes Drouot (UCHV).
C'est en 1860, année du rattachement de la Savoie à la France, que Napoléon III avait octroyé aux Savoyards et Haut-Savoyards émigrés à Paris le monopole du transport et de la manutention à l'hôtel des ventes. Les "cols rouges", qui devaient leur surnom au col rouge mao de leur vareuse noire, sur laquelle était brodé en or leur numéro, étaient limités à 110. Chaque nouveau était coopté par un ancien, à qui il rachetait la fonction.
Plus de 6.000 pièces retrouvées
L'UCHV est aussi renvoyée en correctionnelle en tant que personne morale, pour vols en réunion dans un local destiné à l'entrepôt de biens et association de malfaiteurs. Face au scandale, Drouot a changé de prestataire depuis l'automne 2010.
A l'automne 2011, un site internet avait été ouvert à destination du public et de potentielles victimes. Il présentait 6.000 tableaux, sculptures ou pièces d'argenteries présumées détournées. Ces objets avaient été saisis par les enquêteurs de l'Office central de lutte contre le trafic des biens culturels lors de 147 perquisitions.
