Un parpaing qui atterrit dans une salle de classe, des bagarres à coups de bombe lacrymogène... Plusieurs centaines de personnes - enseignants, élèves, parents, élus - se sont rassemblés jeudi 5 avril devant un lycée de Saint-Denis pour "dire stop à la violence".
En une semaine, des enseignants du lycée Paul-Éluard, lieu du rassemblement, ont exercé deux fois "leur droit de retrait", ont-ils expliqué. Dernier incident en date : une pierre jetée mardi à travers la vitre d'une salle de classe, blessant deux élèves, dont une à la tête.
"Que des élèves soient blessés, viennent au lycée la peur au ventre, pour nous c'est inacceptable", a lancé Agnès Renaut, enseignante à Paul Eluard.
Après elle, des professeurs d'autres établissements de Seine-Saint-Denis, notamment du lycée Maurice-Utrillo de Stains, ont lancé le même cri d'alarme, réclamant davantage de moyens humains et "une prise de conscience" du gouvernement.
Nina, une mère d'élève, a aussi pris la parole pour appeler directement les jeunes à "arrêter la violence". "Il faut qu'il y ait des ingénieurs et des médecins qui sortent de Saint-Denis ! Faites plaisir à vos parents ! Tirez votre chapeau aux enseignants qui acceptent de venir ici", a-t-elle dit.
Fin mars, le député PCF de Saint-Denis Stéphane Peu avait adressé une question écrite au ministre de l'Éducation nationale sur "la recrudescence inquiétante de faits graves de violences aux abords et au sein des établissements scolaires" de sa circonscription. L'élu, présent au rassemblement, y rappelait notamment l'intrusion de quatre individus cagoulés et armés qui avaient violemment frappé trois agents du centre de loisirs devant des enfants, le 5 mars dernier.
Jeudi, l'académie de Créteil a dénoncé dans un communiqué les "actes de violence inacceptables" survenus récemment aux abords du lycée Maurice-Utrillo de Stains, assurant "œuvrer dans le sens d'une recherche de solutions à cette problématique aussi préoccupante que complexe".
"Une agression, ça peut arriver à tout moment", racontait jeudi Sofian, élève en terminale STL au lycée Paul-Éluard de Saint-Denis, qui décrit notamment des "règlements de comptes entre bandes de quartiers différents". "On ne se sent plus en sécurité", résume sa camarade Asha.
Pour Stéphanie, professeure de français, il est temps que le gouvernement réagisse. "Je suis en colère de voir que monsieur Macron, pour qui j'ai voté, est là à la Légion d'honneur (l'établissement scolaire, ndlr), alors qu'on aurait besoin d'un président qui vient dans nos établissements. (...) C'est aussi une forme d'injustice contre laquelle je m'élève ce soir. (...) J'en viens à fermer ma salle de classe à clé", témoigne-t-elle au micro de RTL.
Après le rassemblement, plusieurs enseignants, élèves et parents se sont rendus devant la Maison d'éducation de la Légion d'honneur de Saint-Denis, où le chef de l'État devait assister à un concert donné par des élèves. Situé au cœur de la commune populaire de Saint-Denis, cette institution fondée par Napoléon accueille notamment des descendantes des membres de l'ordre de la Légion d'honneur.
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