Dans la soirée du 28 juillet 2014, il avait fourni de la drogue à Alicia, une jeune fille de 14 ans en mal-être, retrouvée morte à l'aube. Le chauffeur-livreur âgé de 35 ans a été condamné ce vendredi soir 25 septembre à six ans de prison par le tribunal de Chalon-sur-Saône, en Saône-et-Loire. Reconnu coupable de trafic de stupéfiants, d'homicide involontaire et de non-assistance à personne en danger, le trentenaire a également été interdit de séjour dans le département durant cinq ans.
Durant l'audience, ce père de trois jeunes enfants, qui se tenait recroquevillé dans le box, avait livré un récit confus du soir du drame. L'été dernier, l'adolescente l'aurait contacté avec deux amis pour lui acheter du cannabis. L'homme, qui reconnaît vendre de la drogue à Chalon-sur-Saône, avait dit avoir ensuite fait plusieurs allers-retours pour "ses affaires", pendant que la jeune fille serait restée seule dans son appartement.
"Plus ça allait, plus elle était 'speed'. Elle mettait la musique à fond et elle dansait", avait-il déclaré. "J'avais peur qu'elle ait consommé de la cocaïne", avait-il poursuivi, soutenant depuis son interpellation en octobre 2014 fournir la jeune fille uniquement en cannabis. Au petit matin, il avait dit avoir découvert Alicia en train de faire "une crise". "Elle est morte devant moi". "Paniqué" et cherchant à se débarrasser du corps, il l'avait "mis dans une valise et amené jusqu'à l'étang".
Après sa disparition, la famille d'Alicia avait déclenché des recherches. Le trentenaire, qui connaissait l'entourage de la jeune fille, y avait participé. Quelques jours plus tard, le corps de l'adolescente avait été trouvé, tout habillé, flottant à la surface d'un étang à Givry.
Sa mère, Christine Pereira, avait lancé à la barre, en direction de l'homme à l'allure sportive: "Le jour où je la cherchais, il m'a fait espérer en me disant qu'elle était rentrée à la maison alors qu'à ce moment-là, elle était décédée et il m'a fait espérer durant trois jours". Des analyses avaient mis en évidence une dose massive d'ecstasy chez la jeune fille, pouvant expliquer sa mort.
Le trafiquant n'a pas pu expliquer la provenance de la drogue. Pas plus qu'il n'a pu dire pourquoi le corps de la victime était immergé, alors que, selon ses dires, il l'aurait déposé à "107 mètres du bord" du plan d'eau. "Si vous n'avez pas donné de MDMA (autre nom de l'ecstasy, ndlr) à Alicia, pourquoi cette attitude, cette obstination à cacher ce corps ?", avait demandé lors de son réquisitoire la procureure Caroline Mollier. Elle avait réclamé une peine de huit ans de prison à l'encontre du prévenu. "Vous avez été interrogé 14 fois en 9 mois et on n'a pas loin de 14 versions, alors je ne sais pas que croire", a dit Mme Mollier.
Pour la défense, l'avocate de l'accusé Me Pascal avait estimé qu'il s'agissait d'"un dossier extrêmement technique avec de nombreux éléments à décharge", remettant en cause la fiabilité des analyses toxicologiques, ainsi que les témoignages de plusieurs clients du prévenu, "largement sujets à caution". Le chauffeur-livreur dealait "du cannabis, oui; de la cocaïne, oui; de l'ecstasy, non", a déclaré l'avocat.
Du côté de la partie civile, Me Frédéric Hopgood avait souligné que le prévenu n'était "pas un toxicomane qui, pour payer sa consommation, se livre à ce trafic". "C'est uniquement pour compléter vos fins de mois, pour payer les frais de réception de votre mariage et ceux du déménagement de votre sœur", avait-il ajouté. "Du début à la fin, vous n'avez pensé qu'à une chose : sauver votre peau", avait-il dit.
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