Les frères de Saint-Jean se retrouvent à nouveau dans l'oeil du cyclone. Un religieux de cette communauté comparaît à partir de jeudi 21 mai devant les assises de Saône-et-Loire pour des agressions sexuelles sur des jeunes filles mineures et un viol sur une majeure. Cette congrégation a déjà été éclaboussée par des scandales dans le passé.
Les faits reprochés à l'accusé, Jean-Dominique Lefèvre, 66 ans, se sont déroulés entre 1990 et 2007, en France et en Roumanie. L'avocate d'une des victimes, Me Nadine Thurel, précise que l'accusé conteste les attouchements sexuels sur sa cliente. Il évoque un "geste d'affection".
L'audience pourrait se tenir à huis clos et le verdict doit être rendu le 29 mai.
L'accusé est par ailleurs convoqué le 2 juin, devant le tribunal correctionnel du Puy-en-Velay (Haute-Loire), pour l'agression sexuelle d'une mineure en 1991.
"Nous ressentons une profonde honte et tristesse qu'un membre de notre communauté ait pu commettre des abus sexuels et nous condamnons un comportement si odieux", écrit dans un communiqué la congrégation Saint-Jean, qui "demande pardon aux victimes et à leurs familles".
Nous avons travaillé sur la prévention de la pédophilie, sujet sur lequel nous n'étions pas assez sensibilisés.
La communauté de Saint-Jean
"Nous regrettons profondément l'insuffisance des réactions et des décisions de la communauté à l'époque des faits". Et d'ajouter : "Depuis plusieurs années, nous avons travaillé sur la prévention de la pédophilie, sujet sur lequel nous n'étions pas assez sensibilisés ni formés."
La communauté de Saint-Jean a été créée en 1975 par le père Marie-Dominique Philippe. Elle s'est installée en 1982 dans le prieuré de Rimont à Fley (Saône-et-Loire). Elle a rapidement rencontré un grand succès auprès des jeunes religieux et recruté de nombreux "petits gris" - le surnom de ses membres, en raison de la couleur de leur habit.
Mais elle a aussi fait l'objet de critiques. Le père Philippe s'est vu reprocher de recruter sans discernement, de créer des liens affectifs douteux et d'être trop traditionaliste.
En 2000, le cardinal Lustiger a retiré à la communauté la direction de l'aumônerie du collège Stanislas, à Paris. L'évêque d'Autun de l'époque, Mgr Raymond Séguy, a peiné à asseoir son autorité sur la congrégation. Il aadressé une "monition" (un avertissement) à la communauté, dans laquelle il mettait "très sérieusement en garde contre toute forme de pression ou de contrainte psychologique, affective ou spirituelle".
La communauté, plusieurs fois mise en cause pour ses dérives sectaires, avait été placée sous surveillance en 2003 par le pape Jean Paul II.
En 2012, un religieux mexicain de Saint-Jean a été condamné à deux reprises. À Angoulême, il avait écopé de 18 mois de prison avec sursis pour agressions sexuelles sur un garçon de 12 ans, puis en Saône-et-Loire à 25 mois de prison ferme pour l'agression d'un lycéen de 17 ans.
En mai 2013, dans un entretien au journal La Croix en forme de mea culpa, le prieur général frère Thomas Joachim a reconnu que le fondateur de la congrégation, le charismatique père Philippe, avait lui-même eu "des gestes contraires à la chasteté" envers des femmes qu'il accompagnait spirituellement.
La communauté de Saint-Jean compte actuellement environ 500 frères, répartis dans une soixantaine de couvents à travers le monde.
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