Au moment des faits, l'accusé dit être entré dans un état de "rage". Dans la nuit du 4 au 5 janvier, cet avocat de 34 ans, fils d'un magistrat bordelais, avait découvert sa compagne au lit avec un autre homme en rentrant de façon inopinée dans leur appartement du centre de Paris.
Il avait alors saisi un couteau dans la cuisine et avait poignardé au niveau du coeur le jeune homme qui occupait sa place dans le lit . À cet instant, son regard était "froid et vide", a raconté aux enquêteurs son ex-compagne, âgée de 26 ans. Avant d'attribuer à son ancien compagnon des propos qu'il conteste: "C'est un crime passionnel, cela se défend très bien au tribunal".
Le prévenu avait été retrouvé quelques minutes plus tard par un passant, allongé sur la chaussée, couvert de sang. Sa victime, malgré l'intervention des pompiers, n'avait pu être réanimée. Originaire du Finistère et étudiant en biologie, il s'était lié 15 jours plus tôt avec la compagne du meurtrier, sans savoir qu'elle était en couple.
C'est pour cet homicide que Charles S. est jugé. Son procès a débuté ce vendredi 4 octobre. "Je dois être jugé", a déclaré à l'ouverture des débats l'accusé, chemise bleue ciel, pull marron et barbe blonde finement taillée. "Ce n'est pas mon sort qui me préoccupe" mais celui des proches de la victime, a-t-il ajouté.
Accès de "rage" et volonté de "faire mal" : pendant l'enquête, l'accusé a expliqué avoir ressenti "une énorme douleur" qu'il a souhaité "restituer", disant avoir "eu l'impression" que ce n'était pas lui "qui agissait".
Cette violence "ne correspond pas du tout au caractère de mon frère", qui est "quelqu'un de doux" et "d'attentionné", a insisté vendredi devant la cour l'une des soeurs de l'accusé, elle aussi magistrate. "Ce moment de folie, de fureur aveugle, ça m'a incroyablement surpris", a poursuivi la jeune femme, en expliquant que ces événements avaient "fait souffrir une famille entière".
Dans le box, Charles S. tient un discours proche. "Je suis quelqu'un de banalement normal, c'est-à-dire avec tous les défauts que l'on peut trouver chez un être humain", assure-t-il. Jalousie, dépit et frustration... Face aux jurés, l'ancien avocat n'élude pas les questions, quitte à rendre apparentes ses contradictions.
"La fidélité, je la pose en principe, même si je ne parviens pas toujours à la respecter", explique-t-il, égratignant à plusieurs reprises son ancienne compagne, accusée d'être "manipulatrice" et de "mauvaise foi". N'est-ce pas "hypocrite"? l'interroge le président, qui lui rappelle ses écarts récurrents. "Ce qui est important, c'est de ne pas faire de mal à l'autre", quitte à lui "cacher" pour cela ses infidélités, rétorque l'accusé.
Lors de l'enquête, des proches de l'avocat et de son ex-compagne avaient décrit un couple "malsain", avec des "tromperies réciproques" et un "ascenseur émotionnel" permanent. "J'ai essayé de parler, j'ai essayé de faire confiance. Je voulais partir, mais elle me disait de revenir en me promettant mieux", insiste l'ancien avocat, en détention depuis près de trois ans. Pour ce crime, Charles S, qui a décidé de poursuivre ses études de droit en prison, encourt une peine de 30 ans de réclusion.
Bienvenue sur RTL
Ne manquez rien de l'actualité en activant les notifications sur votre navigateur
Cliquez sur “Autoriser” pour poursuivre votre navigation en recevant des notifications. Vous recevrez ponctuellement sous forme de notifciation des actualités RTL. Pour vous désabonner, modifier vos préférences, rendez-vous à tout moment dans le centre de notification de votre équipement.
Bienvenue sur RTL
Rejoignez la communauté RTL, RTL2 et Fun Radio pour profiter du meilleur de la radio
Je crée mon compte