Terrorisme : qu'est-ce que la filière jihadiste de Lunel ?
ÉCLAIRAGE - Du 5 au 11 avril, cinq hommes de 29 à 47 ans sont jugés au tribunal correctionnel de Paris pour association de malfaiteurs en vu de la préparation d'actes de terrorisme. C'est le premier procès concernant cette filière emblématique du jihad français.

Une vingtaine de jeunes sont partis de cette petite commune de l'Hérault pour rejoindre la zone irako-syrienne à l'automne 2013. Sur 25.000 habitants de Lunel, ce groupe représente une forte proportion de candidats au jihad. Avec Saint-Denis et Roubaix, la petite ville a souvent été qualifiée d'un "Molenbeek français", du nom de cette commune de Bruxelles, qui a abrité les terroristes du 13 novembre et des attentats de Bruxelles. Cette filière jihadiste est l'une des plus importantes en France.
Dès janvier 2015, un coup de filet du RAID et du GIPN a conduit à l'arrestation de cinq hommes,aujourd'hui âgés entre 29 et 47 ans. Des arrestations qui ont mené au démantèlement de la filière. Ils ont tous été mis en examen pour association de malfaiteurs en vu de la préparation d'actes de terrorisme et doivent comparaître à partir du jeudi 5 avril et jusqu'au 11 devant la 16e chambre du tribunal correctionnel de Paris.
C'est un procès emblématique en terme de lutte antiterroriste. La présence de recruteurs, notamment parmi les prévenus, explique en partie ce grand nombre de départs. Sur les cinq, deux - Adil B. et ALi A. - sont soupçonnés d'être allés en Syrie dans les zones tenues par les jihadistes. L'un, interpellé à Aimargues (Gard), aurait passé trois mois en Syrie fin 2013 début 2014. L'autre, arrêté à Caussiniojouls (Hérault), serait rentré plus récemment.
Les trois derniers, tous interpellés à Lunel (Hérault), sont soupçonnés d'avoir voulu se rendre en Syrie et d'avoir envoyé du matériel sur place. L'un d'eux - Hamza M. - est en outre suspecté d'avoir joué un rôle de relais dans ces départs pour la Syrie, où deux de ses frères ont péri. Sur la vingtaine de partis dans les rangs jihadistes, au moins huit d'entre eux seraient morts sur place.
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