Shaïna, poignardée et brûlée vive : son meurtrier et ex-petit-ami condamné à 18 ans de prison

En 2019, Shaïna, une adolescente de 15 ans, avait été poignardée, puis brûlée vive dans un cabanon à Creil. Dans la nuit du vendredi 9 au samedi 10 juin, son ex-petit-ami a été reconnu coupable de son assassinat, condamné à 18 ans de réclusion criminelle.

Une jeune fille témoignant son soutien à la famille de Shaïna près des assises de Beauvais, le 5 juin 2023

Crédit : FRANÇOIS NASCIMBENI / AFP

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C'est une affaire qui avait bouleversé la France : en 2019, Shaïna, une adolescente de 15 ans, était assassinée à Creil dans des conditions insoutenables. Poignardée, et brûlée vive, l'adolescente probablement enceinte avait subi deux ans plus tôt, dans sa cité, des agressions sexuelles, dont les images avaient été diffusées en ligne.

La justice a reconnu l'ex-petit-ami de la victime coupable de l'assassinat de la jeune fille et l'a condamné à 18 ans de réclusion criminelle. Un verdict tombé en pleine nuit, ce samedi 10 juin au terme de 4 heures de délibéré et de 5 jours d'un procès aux assises éprouvant.

Le jeune homme, un lycéen de 17 ans sans histoires à l'époque des faits, est accusé d'avoir attiré Shaïna, probablement enceinte de lui, dans un cabanon pour la poignarder puis la brûler. Ce dernier a pu être mu, selon les parties civiles, par la crainte de perdre l'amour de ses parents s'il rompait avec leurs exigences de perfection, sur fond d'interdit religieux autour de la sexualité.

Une famille en colère

Une peine qui a fait bondir l'accusé : "Pourquoi ? Pourquoi ?", a réagi ce dernier, teint blême, barbe naissante et yeux sombres, à l'énoncé du verdict, dans la nuit de vendredi à samedi, après 4 heures de délibéré. Et d'ajouter, invectivant les jurés : "Vous avez tort ! Je suis innocent !".

Du côté de la famille de la victime, ce verdict après 4 ans d'attente ne passe pas : "18 ans ! C'est ça la justice en France !", a de son côté lancé le frère de Shaïna, Yasin, en larmes. À l'issue d'échanges tendus avec l'accusé, l'homme a fait un malaise, entraînant une suspension d'audience. Il a été conduit à l'hôpital. Auprès de l'AFP, le père de Shaïna s'est lui dit "déçu de la justice".

Cette peine, prononcée dans une ambiance lourde, est inférieure aux réquisitions de l'avocat général, Loïc Abrial, qui avait réclamé 30 ans de réclusion criminelle pour un crime selon lui "prémédité à chaque étape".

Quatre autres jeunes hommes ont été condamnés le 1er juin en appel pour leur implication dans ces faits. Ils ont écopé de peines allant de six mois à deux ans de prison avec sursis.

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