Pour sa première fiction, Alice Diop s'enquiert des mystères qui ont poussé une jeune mère à commettre l'irréparable : l'infanticide de sa propre fille. L'histoire s'inspire de l'affaire Kabou, dont les zones d’ombre mènent à une plage du nord de la France sur laquelle Fabienne, renommée Laurence pour la fiction, a déposé à la nuit tombée automnale sa petite fille de 15 mois, la laissant à la merci de la marée montante.
En 2013, la tragédie Kabou jette l'effroi dans la France entière. La mère tueuse comparaît devant la cour d'assises de Saint-Omer pour assassinat sur mineurs de moins 15 ans, trois ans après les faits. Elle est condamnée à 20 ans de réclusion criminelle. Jugeant le verdict trop sévère, elle obtient, après appel, une réduction de peine accordée à 15 ans de prison.
Ce presque huit-clos, sorti le mercredi 23 novembre 2022, déroule en deux heures tout un processus judiciaire auquel s'est réellement confronté Fabienne Kabou pendant trois ans. Dans Saint-Omer, Alice Diop choisi de mettre au premier plan Rama, une jeune romancière qui assiste au procès de Laurence Coly (Fabienne Kabou) à la cour d’assises de Saint-Omer, accusée d’avoir tué sa fille.
Un drame insoupçonné qui, dans la vraie vie, accuse le coup d'une mère tueuse à l'esprit complexe. Le 19 novembre 2013, Fabienne Kabou, se rend en train à Berck (Pas-de-Calais), accompagnée de son enfant, Adélaïde, âgée de 15 mois. Un voyage qu'elle-même n'arrive pas à justifier. Pourtant, elle s'y rend avec un but bien précis, laissant allègrement des indices de son périple macabre. Au petit matin du lendemain, alors que Fabienne Kabou regagne son domicile à Saint-Mandé (Val-de-Marne), des pêcheurs découvrent le corps de la fillette, morte noyée.
Très vite interpelée, Fabienne Kabou ne nie pas les faits, mais est incapable d'expliquer son geste macabre, autrement qu'en répétant que la mort de sa fille Adélaïde était "salvatrice". La mère de l'enfant est persuadée d'avoir été sous l'emprise de forces occultes et d'avoir subi un sort maléfique, jeté par ses tantes. Elle décrit une force dominante, la forçant à commettre le crime inconcevable. Une réponse difficilement audible dans un procès qui attend un jugement rationnel. Ce qui l'a poussé à tuer sa fille est sans réponse à ses yeux et espère trouver le responsable au cours de ses comparutions.
Étudiante en licence de philosophie à Paris, Fabienne Kabou éduquait parfaitement son enfant jusqu’alors, un accouchement solitaire dans le plus grand des secrets. Elle n'a d'ailleurs jamais déclaré Adélaïde à l'état civil. Après de nombreux diagnostics, les experts psychiatres et psychologues concluent à des hallucinations sonores et à des psychoses paranoïaques, dû à une maladie psychotique. Son discernement jugé "altéré" au moment des faits devient l'enjeu du procès en 2016.
De son côté, le film ne cherche pas à élucider les mystères du drame. Au cours du procès fictif, la parole de l’accusée, l’écoute des témoignages font vaciller les certitudes de Rama et interrogent notre jugement. De quoi sonder par la même occasion toute la fascination du public autour de cette affaire.
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