À Saint-Martin-d'Hères, les habitants rassemblés pour dire "stop" à la violence

Les habitants de Saint-Martin-d'Hères sont très remontés. Un jeune homme de 19 ans a été abattu samedi soir dans la commune de la banlieue de Grenoble. Cela s'est passé à proximité d'une place bondée située près d'un arrêt de tramway. La victime se trouvait à l'arrière d'un scooter lorsque des coups de feu ont retenti, le blessant mortellement au cou.

Un vibrant hommage familial

C'est sur cette même place que les habitants se sont rassemblés pacifiquement lundi 22 juin, à l'appel de la mairie après déjà deux fusillades cette semaine.Ils étaient des centaines à être venus rendre hommage à Luc, 19 ans, décédé à son arrivée à l'hôpital samedi soir. Parmi eux, les frères de la victime ont pris tour à tour la parole, pour dire leur douleur.

"Il faut parler de Luc. Dire que c'était quelqu'un de très bien dans sa tête et dans son corps. Qu'il n'a jamais été mêlé à aucun trafic. Que c'est une balle perdue. Que si on est là tous aujourd'hui, c'est qu'il avait un grand cœur", lâche un premier. "Il ne voulait jamais d'histoire, jamais rien. Et ça lui arrive à lui. Une balle perdue...Je n'y crois pas", s'étrangle un autre, en larmes. "Je n'ai pas de mots. Mon petit-frère, ma vie, tout... Personne ne mérite ça les gars. Plus jamais ça, s'il vous plait", lance un troisième.

Les habitants excédés

Beaucoup d'habitants de Saint-Martin-d'Hères étaient là pour clamer leur colère. "On est là parce qu'on trouve ça abominable. Comme tout le monde, on voudrait que ça s'arrête", confie une riveraine. "La colère, la tristesse. On veut défendre notre quartier, que ça s'arrête. Ça fait 30 ans qu'on habite là et il y a de plus en plus de violence. On a peur que ça ne s'arrête pas, c'est pour ça qu'on est là", abonde une autre, avant que le rassemblement ne s'achève sous les applaudissements et un lâcher de ballons.

Avant que ne survienne le drame de samedi soir, la municipalité avait invité les Grenoblois à se réunir dimanche vers 17h30 sur cette place pour dénoncer la "privatisation sans réserve de l'espace public par des petits groupes d'individus violents et s'adonnant aux trafics". Lors de ce "rassemblement pacifique et citoyen pour un espace public apaisé", qui a réuni environ 150 personnes, le maire de Grenoble Eric Piolle (EELV) a été interpellé par des habitants, parfois vivement, a constaté un journaliste de l'AFP.